Suisse : HSBC vend sa clientèle au prince de Liechtenstein

Vendredi 27 juin 2014

Suisse : HSBC vend sa clientèle au prince de Liechtenstein

Le Point.fr - Publié le 27/06/2014 à 15:25 - Modifié le 27/06/2014 à 18:18

Menacée d’une mise en examen, HSBC (Suisse) cède près de dix milliards d’euros d’actifs à LGT Bank, appartenant à la maison princière du Liechtenstein.

De notre correspondant à Genève, Ian Hamel

HSBC Private Bank (Suisse) annonce cette semaine qu’elle vend à LGT Bank (Liechtenstein Global Trust) un portefeuille de clients fortunés, originaires d’Europe occidentale, centrale et de l’Est, d’Asie et d’Afrique (en tout, issus d’une vingtaine de pays). La transaction porte sur huit à dix milliards d’euros d’actifs. Par ailleurs, soixante-dix salariés de HSBC rejoindront l’établissement financier détenu par la couronne de ce petit pays de 30 000 âmes, coincé entre la Suisse et l’Autriche.

La presse suisse a aussitôt posé la question : que vaut une clientèle privée non déclarée ? Tandis que L’Agefi, le quotidien suisse de la finance, se demande pourquoi une banque vendrait une clientèle en règle sur le plan fiscal… Cette annonce tombe au moment où HSBC Private Bank (Suisse) est cernée par les affaires. Les juges parisiens Renaud Van Ruymbeke et Charlotte Bilger, saisis d’une instruction ouverte pour « démarchage illicite » et « blanchiment en bande organisée de fraude fiscale », annoncent que « la banque HSBC Private Bank est susceptible d’être mise en examen pour des faits de blanchiment de fraude fiscale ». Les ennuis de HSBC (Suisse) remontent à 2009, avec le vol par Hervé Falciani, un ancien informaticien de la banque, de listings contenant plus de 120 000 noms.

Le nom de l’acheteur de la clientèle ne manque pas de surprendre. LGT Bank, principal établissement de la principauté du Liechtenstein, ne jouit pas de la meilleure réputation. En 2008, les services allemands avaient récupéré un DVD contenant des informations financières sur des citoyens allemands (mais aussi français, belges, américains) possédant des comptes chez LGT Bank, à Vaduz. On découvrait peu après que la famille Bettencourt profitait d’une île aux Seychelles, dissimulée derrière une fondation liechtensteinoise. Lire la suite.

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