Le Liechtenstein invité à renforcer la transparence financière

Vendredi 4 juillet 2014

Le Liechtenstein invité à renforcer la transparence financière

03/07/14 à 16:02 - Reuters

STRASBOURG, 3 juillet (Reuters) - Le Liechtenstein doit renforcer la transparence de son secteur financier et améliorer ses capacités d’identification des propriétaires d’avoirs détenus sur son territoire, indique un rapport du Conseil de l’Europe publié jeudi à Strasbourg.

Le secteur bancaire compte pour environ un tiers du Produit intérieur brut et représente 16% des emplois directs de ce micro-pays de 36.000 habitants situé entre la Suisse et l’Autriche.

Moneyval, un organe européen chargé d’évaluer les législations et pratiques nationales relatives à la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, crédite Vaduz de « progrès considérables » dans l’évolution de son cadre juridique, depuis une précédente évaluation en 2007.

« Toutefois, la mise en œuvre est encore inégale et pas toujours optimale », note l’équipe d’évaluation, principalement formée d’experts du Fonds monétaire international.

Si le mécanisme « proactif » de confiscation des avoirs du crime a prouvé son efficacité, note le rapport, "la quasi absence de condamnations pour blanchiment d’argent (une seule depuis 2007) et le très petit nombre de poursuites interpellent sur le caractère effectif de l’approche répressive« . »Certaines vulnérabilités intrinsèques continuent d’exposer le pays aux risques de blanchiment d’argent« , rappelle Moneyval à propos d’un modèle économique »centré sur la banque privée, la gestion de fortune et les affaires avec des non résidents".

Le rapport critique, dans ce contexte, un mécanisme de supervision qui ne tient pas suffisamment compte, dans son approche, des risques spécifiques.

Le Liechtenstein a annoncé, en novembre dernier, sa décision de mettre fin au secret bancaire et d’adhérer au système automatique d’échange d’informations développé par l’OCDE, qui devrait entrer en vigueur fin 2015 ou début 2016.

Le rapport critique toutefois l’insuffisante capacité des établissements financiers et des autorités de supervision du pays à identifier les bénéficiaires finaux des avoirs détenus dans la Principauté.

Le système financier est, de ce point de vue, trop dépendant de fiducies et de fournisseurs de services aux sociétés très vulnérables au blanchiment d’argent de par leur rôle dans la création d’entités juridiques complexes basées à l’étranger.

Le rapport regrette également que les capacités d’investigation de l’autorité de supervision financière se heurtent à certaines limites réglementaires.

« Le Liechtenstein a franchi un pas important dans le sens de la transparence mais conserve une culture de la confidentialité, héritage d’un modèle économique passé, qui représente encore un défi », dit-il.

(Gilbert Reilhac, édité par Yves Clarisse)

Revenir en haut