L’UE exige une enquête sur la contrebande à Gibraltar

Lundi 18 août 2014

ESPAGNE L’UE exige une enquête sur la contrebande à Gibraltar

Bruxelles demande à Madrid et à Londres d’ouvrir conjointement une enquête sur le trafic de tabac et le blanchiment d’argent dans l’enclave britannique. Une victoire pour le gouvernement espagnol, qui a durci les contrôles douaniers depuis un an.

Courrier international

11 août 2014

Près d’un an après le regain de tensions entre Madrid et Londres au sujet de l’île de Gibraltar, Bruxelles a officiellement demandé aux deux pays d’enquêter sur de possibles trafics dans l’enclave britannique. « Il y a des motifs de croire que la contrebande de tabac et le blanchiment de capitaux qui portent atteinte aux intérêts financiers, entre autres, de l’Union européenne (UE) ont cours à Gibraltar. » C’est la principale conclusion d’un rapport de l’Office européen de lutte antifraude (Olaf), cité par El País.

« Concrètement, explique le quotidien, l’Olaf a demandé au procureur général espagnol de lancer des poursuites judiciaires appropriées contre la contrebande de tabac et le blanchiment d’argent à Gibraltar ; et au représentant permanent du Royaume-Uni à Bruxelles de transmettre aux autorités de Gibraltar la même recommandation. »

Cette décision est un « triomphe » pour Madrid, qui avait justifié le durcissement des contrôles douaniers avec Gibraltar en août 2013 par l’existence d’un trafic de contrebande de cigarettes, analyse El País. Ces contrôles renforcés irritent Londres et Gibraltar, qui les jugent politiques et disproportionnés. De son côté, l’enclave britannique maintient depuis un an des blocs de béton sur les fonds marins de la baie d’Algésiras – avec pour objectif annoncé de créer des récifs artificiels –, afin d’empêcher le passage des pêcheurs espagnols.

Pour Madrid, les plus de 110 millions de paquets de cigarettes importés depuis Gibraltar en 2012 (117 millions en 2013) "ne correspondent pas à sa population (moins de 30 000 habitants) et constituent la preuve palpable qu’une grande partie de ce marché est utilisé pour la contrebande", explique El País. Quelque 19 % du PIB de Gibraltar proviennent de la vente de tabac.

© Courrier international 2014

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