Raoul Weil, un banquier d’UBS bientôt jugé en Floride

Jeudi 9 octobre 2014

états-unis jeudi 09 octobre 2014

Raoul Weil, un banquier d’UBS bientôt jugé en Floride

Par Stéphane Bussard New York

L’ancien responsable de la gestion de fortune d’UBS à l’échelle mondiale comparaît mardi prochain devant le tribunal de Fort Lauderdale. Il ne plaidera pas coupable, réfutant les accusations d’avoir aidé à frauder le fisc américain

Un Winkelried prêt à défier la machine judiciaire américaine. Raoul Weil (à gauche sur la photo), ex-responsable des activités de gestion de fortune d’UBS à l’échelle mondiale, est le premier banquier suisse à se défendre devant un tribunal fédéral américain pour contester un chef d’inculpation énoncé en décembre 2008. Le Département américain de la justice (DoJ) l’accuse d’avoir aidé à mettre sur pied à partir de 2002 un vaste système de fraude fiscale ayant permis à près de 20 000 contribuables américains d’ouvrir des comptes non déclarés en Suisse et de priver l’Internal Revenue Service, le fisc américain, de 20 milliards de dollars de revenus. La comparution devant le tribunal de Fort Lauderdale en Floride débute le 14 octobre. Pour Raoul Weil, le défi est ambitieux, téméraire diront certains. En Suisse, dans les milieux d’avocats, on a déjà ouvert les paris. S’estimant au-dessus de tout soupçon, le banquier sur la sellette a pris le risque de ne pas plaider coupable. S’il perd, il encourt une peine de 5 ans de réclusion.

[…] A 55 ans, ce dernier comparait, se souvient la même source, ses démêlés avec la justice américaine au problème d’un « footballeur professionnel qui termine sa carrière à 32 ans. S’il se casse la jambe, sa carrière peut s’achever de façon anticipée, à 26 ans. C’est mon cas. » Le banquier déchu ne s’est pourtant pas arrêté là. Il a rejoint la société de gestion de fortune Reuss Private Group, basée dans le canton de Schwyz, dont il est devenu le directeur jusqu’à son arrestation à l’hôtel I Portici de Bologne en décembre 2013, puis à son extradition aux Etats-Unis.

Beaucoup en Suisse se demandent d’ailleurs pourquoi il s’est jeté dans la gueule du loup en se rendant en Italie alors qu’il était considéré par Washington comme un fugitif et qu’il était sous le coup d’un mandat d’arrêt international depuis janvier 2009. « Je ne crois pas que c’était une affaire arrangée, explique l’expert de la place financière. Mon sentiment, c’est qu’il se sentait intouchable. Et comme l’affaire UBS était réglée, il pensait que son son cas l’était aussi. »

[…] Raoul Weil et ses avocats n’auront toutefois pas la tâche facile. En face, l’accusation pourrait appeler à la barre ce que certains en Suisse ont dépeint comme des « traîtres ». Plusieurs banquiers sont passés aux aveux. Bradley Birkenfeld le premier. Le lanceur d’alerte américain avait dénoncé le système de fraude fiscale mis en place par UBS. Il plaida coupable. Mais l’une des principales menaces, pour Raoul Weil, provient d’un ancien subordonné : Martin Liechti. Lire la suite sur le site du journal Le Temps.

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