Une caverne d’Ali Baba à la réputation sulfureuse

Mercredi 22 octobre 2014

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Une caverne d’Ali Baba à la réputation sulfureuse

M.P. | 12 oct. 2014, 07h00

Des dictateurs y auraient mis à l’abri leur fortune douteuse — le nouveau gouvernement libyen soupçonne fortement la famille Kadhafi d’y louer de l’espace —, des potentats africains y dissimuleraient les diamants du sang, et des parrains de la drogue s’en serviraient pour blanchir leur argent… Les Ports francs de Genève ont plus d’une fois alimenté la rubrique faits divers.

En 1995, 3 000 objets (vases, statues, fresques et bronzes) issus du pillage de tombes en Italie y ont été découverts. En 2003, les policiers ont mis la main sur 200 pièces archéologiques égyptiennes, dont deux momies vieilles de plus de deux mille ans.

En 2005, un trafic de diamants a été démantelé et, en 2012, un sarcophage romain en marbre datant du II e siècle après Jésus-Christ a été retrouvé. Pour faire taire les critiques, plusieurs lois suisses ont été mises en place : celle de 1997 sur le blanchiment d’argent, celle sur le transfert des biens culturels, entrée en vigueur en 2005, et enfin le devoir d’inventaire dans la loi sur la révision des douanes, depuis 2009. Pour chaque objet déposé, des dizaines d’indications doivent être mentionnées (origine, valeur, provenance, destination). « Il ne s’agit pas d’un coffre-fort inviolable, assure Yves Bertossa, premier procureur chargé de la section des affaires complexes au ministère public genevois. En matière pénale, les Ports francs sont contraints de coopérer, et nous y menons régulièrement des perquisitions. » Certains biens dits sensibles, comme les armes, le matériel nucléaire ou les plantes protégées, ne peuvent plus être entreposés à Genève. En théorie, du moins…

Le Parisien

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