Evasion fiscale : la filière des banquiers repentis

Vendredi 14 novembre 2014 — Dernier ajout samedi 3 juin 2017

Décodage

Evasion fiscale : la filière des banquiers repentis

Par Jean-Cosme Delaloye, New York, Collaboration : Pierre-Alexandre Sallier.

Plongée dans les affres juridiques des banquiers qui sont allés livrer des aveux à Washington.

Sur le banc des témoins du procès Weil en Floride le mois dernier – conclu le 3 novembre par l’acquittement de l’ancien numéro trois d’UBS – Hansruedi Schumacher a souvent donné l’image d’un homme seul. L’ancien directeur de la division nord-américaine d’UBS n’a d’ailleurs pas caché son amertume vis-à-vis du gouvernement suisse. « Quand j’ai été inculpé (ndlr : par les Etats-Unis en 2009), j’ai engagé une équipe d’avocats en Suisse et une aux Etats-Unis pour essayer de régler mon cas », a expliqué l’ancien banquier à la barre. « Nous espérions à l’époque que la Suisse nous aiderait à trouver une solution », a-t-il raconté.

Au printemps 2013, Hansruedi Schumacher a finalement pris la décision de collaborer avec Washington. C’est à ce moment-là qu’il a engagé Karen Monroe, une avocate travaillant à Genève et New York. « La banque où j’avais mon compte ne voulait plus de moi, a-t-il expliqué. Je ne pouvais plus travailler. » Des contacts ont finalement été pris avec les autorités américaines en octobre 2013, au moment où Raoul Weil a été arrêté en Italie.

Comme le confirme une source bien informée, Hansruedi Schumacher a retrouvé de la valeur aux yeux d’un Département américain de la justice (DoJ) qui cherchait des témoins pouvant l’aider à prouver que Raoul Weil faisait partie du complot ayant aidé quelque 20 000 clients américains d’UBS à faire de l’évasion fiscale. Soudain, l’arrestation de son ancien supérieur changeait la donne.

[…] Le cas Schumacher est scruté par tous les ex-banquiers suisses encore inquiétés aux Etats-Unis. « Ils doivent évaluer s’ils ont les moyens de s’offrir une défense dont le prix dépasse le million de dollars et s’ils peuvent compter sur la coopération d’UBS comme ce fut le cas pour Raoul Weil », estime un avocat américain. Lire la suite sur le site de la Tribune de Genève.

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