Un boxeur au casse-croûte des chefs d’EADS

Vendredi 10 juin 2005 — Dernier ajout dimanche 18 juin 2017

Un boxeur au casse-croûte des chefs d’EADS

Présence inexpliquée d’Alexandre Djouhri à un déjeuner.

Par Renaud LECADRE

vendredi 10 juin 2005 (Liberation - 06:00)

Mais que viendrait faire Alexandre Djouhri dans le combat des chefs d’EADS ?

Le 15 octobre dernier, en pleine guerre de pouvoir au sein du géant européen de l’aéronautique, Arnaud Lagardère déjeunait avec Noël Forgeard, président d’Airbus, et Maurice Gourdault-Montagne, conseiller de Jacques Chirac. Jusque-là, tout est normal entre dirigeants de bonne compagnie : les deux principaux actionnaires français d’EADS (Arnaud pour le groupe Lagardère, Maurice pour l’Etat français) croisent leurs fourchettes avec celui qui veut devenir calife à la place du calife (Noël), à ceci près que l’Elysée a dû un peu forcer la main à Lagardère pour évincer Philippe Camus, absent aux agapes.

Mais un quatrième convive attire l’attention : Alexandre Djouhri. Hier, le cabinet d’Arnaud Lagardère ne pouvait nous confirmer sa présence, mais elle est attestée par un dirigeant d’EADS.

Djouhri, Franco-Algérien de 46 ans, a débuté modestement dans la restauration mais fréquente aujourd’hui les puissants. Au nom d’actionnaires plus ou moins masqués, il est de toutes les grandes manœuvres, notamment celles qui concernent Veolia (ex-Vivendi Environnement).

Présenté comme « l’homme sans qui [son PDG] Henri Proglio n’est rien », il est capable de faire le coup de poing dans les salons feutrés de l’hôtel George-V pour imposer ses vues (Libération du 8 décembre 2004).

A trois jours de l’ouverture du salon du Bourget, la répartition des responsabilités au sein d’EADS, qui n’est toujours pas réglée entre Français et Allemands, va-t-elle se régler à mains nues ?

© libération

Publié avec l’aimable autorisation du journal Libération.

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