Dans le maquis des transferts de l’OM

Samedi 29 novembre 2014

Mafiosa

Publié le 27 Novembre 2014

Dans le maquis des transferts de l’OM : 740 comptes bancaires et plus d’une centaine de sociétés utilisées pour les commissions litigieuses

L’affaire des transferts à l’OM d’André-Pierre Gignac et autres Souleymane Diawara ou Didier Drogba est gigantesque. 740 comptes bancaires vont être décortiqués, ainsi que les mouvements de fonds de plus de 100 sociétés. Un dossier explosif où apparait le milieu. Ce qui fait dire, sur écoutes téléphoniques, à l’un des protagonistes : « Moi, je n’ai pas envie de prendre une balle dans la tête ».

Les transferts de Marseille. Depuis le 11 juillet 2011, dans le cadre d’une affaire de racket, les juges d’instruction Christophe Perruaux et Thierry Azema enquêtent sur différents achats ou ventes de joueurs du club entre 2004 et 2010. Ils s’intéressent au transfert d’André-Paul Gignac arrivé à Marseille en provenance de Toulouse en 2010 pour la somme de 18 millions d’euros… Et à celui de Souleymane Diawara débarquant de Bordeaux pour 6,5 millions d’euros.

Qui d’autre encore ? Le départ, cette fois de Samir Nasri en 2006 vers Arsenal (Grande-Bretagne) et celui de Didier Drogba en 2004 vers Chelsea…Là, on est dans le classique en matière de transfert. Sauf qu’ici et là, sont apparus quelques personnages, que l’on dit proches du milieu corso-marseillais et qui semblent s’être sucrés au passage, via des circuits financiers compliqués.

C’est ainsi qu’Atlantico peut révéler que les deux juges ont commencé un gigantesque travail de fourmi pour mettre au jour ces différents flux financiers qui portent sur plusieurs millions d’euros. Ce qui représente 740 comptes bancaires à décortiquer et les bilans d’une centaine de sociétés, enchevêtrées les unes aux autres à analyser. Qu’on ne s’y trompe pas : ces comptes et sociétés ne sont pas des entités bidon. Simplement, les commissions ont vraisemblablement transité sur ces comptes pour atterrir sur les dites sociétés, dont certaines offshore… On évoque des virements en provenance du Qatar.

En revanche, du côté des agents de joueurs ou des intermédiaires non officiels, la suite des évènements ne devrait pas être un long fleuve tranquille. Les juges, par exemple, aimeraient savoir pour quelles raisons, lors du transfert de Gignac, Christophe D’Amico a perçu 200 000 euros sur les 1 200 000 euros reçus par l’agent officiel du joueur, Jean-Christophe Cano. Pour balayer tout soupçon, D’Amico, qui n’a pas de licence d’agent de joueur, déclare à l’ Equipe : « Le transfert de Gignac est transparent. J’ai été payé comme apporteur d’affaires par la société de Mike Morris [ un agent anglais basé à Monaco.] »

Pour quelles raisons encore, Jean-Luc Barresi, qui n’est pas l’agent officiel de Souleymane Diawara aurait-t-il touché une somme rondelette lors de l’arrivée de ce dernier en 2009, en provenance de Bordeaux ? La présence de Christophe D’Amico et de Jean-Luc Barresi intrigue enquêteurs et magistrats… Intrigue… Le mot est faible. Les confortent dans le fait que le milieu ne semble pas indifférent au milieu du foot. N’est-il pas en train de mettre la main dessus ?

[…] Barresi est apparu dans l’enquête du juge Charles Duchaine comme étant un proche d’Alexandre Guérini, le frère de Jean-Noël, sénateur et président du conseil général des Bouches-du-Rhône. Ultime question que se pose la justice : Barresi et D’Amico travaillent-ils pour leur propre compte ? Sont-ils à eux-seuls une PME ? D’après ses investigations, les confidences qu’il a recueillies ici et là, la réponse est non

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