Farid Bedjaoui visé par la justice française

Mercredi 24 décembre 2014

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Après les mandats d’arrêt d’Alger et de Milan

Farid Bedjaoui visé par la justice française

le 20.12.14 | 10h00

Farid Bedjaoui — bras financier de l’ancien ministre de l’Energie, Chakib Khelil — est dans le collimateur de la justice française. Le parquet national financier (institution spécialisée dans les affaires de corruption et de grande fraude fiscale) a ouvert une information judiciaire visant Farid Bedjaoui, suspecté pour une affaire de blanchiment d’argent. L’affaire a été lancée depuis quelques mois déjà suite à une enquête menée par la police française.

Deux juges – et pas des moindres, Renaud Van Ruymbeke et Sophie Clément – sont chargés par le parquet financier de se pencher sur le cas de celui qui est réclamé par les justices algérienne et italienne, car il fait objet d’un mandat d’arrêt international pour « association de malfaiteurs » dans le scandale de corruption de Sonatrach. Selon nos informations, les biens immobiliers et un bateau appartenant à Farid Bedjaoui et à son associé ont été saisis par le parquet national financier. Ses avoirs en France sont également gelés.

Le montant de ces biens s’élèverait à plusieurs millions d’euros. Nous sources, proches du dossier, indiquent également que pour l’instant, les deux juges ont engagé une procédure de mise en examen de Farid Bedjaoui et de son associé. Agé de 44 ans, détenteur des nationalités algérienne, canadienne et française, proche parent de l’ancien ministre des Affaires étrangères, Mohamed Bedjaoui, Farid Bedjaoui est en cavale depuis qu’il a été accusé d’être mêlé au scandale de corruption lié à des contrats signés entre la compagnie pétrolière italienne Saipem et Sonatrach. Le parquet national financier mis en place par le président François Hollande, au début de l’année en cours, s’intéresse aux « affaires sensibles ».

Le champ d’action du parquet est large : il a compétence spécifique pour les délits boursiers et a une compétence concurrente pour les délits de corruption d’agents publics étrangers, de corruption privée et de toutes les atteintes à la probité, prise illégale d’intérêts, escroquerie à la TVA, fraude fiscale et blanchiment.

La nomination d’un magistrat, célèbre pour avoir instruit des affaires qui ont irrité le pouvoir politique en France, pour prendre en charge cette nouvelle affaire qui épingle Farid Bedjaoui est signe qu’il s’agit d’un dossier lourd. Renaud van Ruymbeke, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est un juge rompu aux affaires financières particulièrement sensibles qui ont déstabilisé de hauts dirigeants politiques parisiens. Lire la suite.

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