Trafigura met fin à un accord controversé avec le Nigeria

Vendredi 16 janvier 2015

Pétrole vendredi 16 janvier 2015

Trafigura met fin à un accord controversé avec le Nigeria

Par Sylvain Besson

Le trader suisse rompt son contrat d’échange de pétrole brut contre des produits raffinés avec une filiale de la société d’Etat NNPC. Cet accord de swap était critiqué pour son opacité. Le négociant y met fin pour protéger sa réputation, selon les connaisseurs du secteur

Le géant des matières premières Trafigura, basé à Genève, a interrompu un lucratif contrat pétrolier au Nigeria pour se prémunir contre des accusations d’opacité et de favoritisme, a appris Le Temps de sources concordantes.

Cet accord de swap prévoyait la livraison par Trafigura de produits pétroliers raffinés (essence, kérosène, etc.) en échange de brut nigérian. Selon les documents en notre possession, il courait depuis l’automne 2010 au moins. « C’est fini, les dernières livraisons ont eu lieu en décembre », indique une source qui connaît le dossier.

[…] En juillet dernier, un rapport de la Déclaration de Berne, de Swissaid et du Natural Resource Governance Institute avait qualifié d’« opaque » l’accord entre Trafigura et la PPMC. « L’octroi de tels contrats par le Nigeria est un processus discrétionnaire et politisé, dans lequel les entreprises gagnent ou perdent des allocations de pétrole en fonction de leurs relations avec les fonctionnaires chargés du dossier et de l’influence de leurs contacts et sponsors locaux », affirmait le rapport.

En février 2014, le gouverneur de la banque centrale du Nigeria, Sanusi Lamido Sanusi, avait soumis un mémorandum dévastateur sur la gestion de la NNPC et de sa filiale PPMC au parlement nigérian. Il évoquait un manque à gagner colossal pour l’Etat, qui n’aurait reçu que 15 milliards de dollars de la compagnie pétrolière en 2012-2013, alors que la valeur de sa production était de 65 milliards de dollars durant cette période. Même en tenant compte des dépenses et des investissements nécessaires de la NNPC, cela laissait un trou inexpliqué d’au moins 20 milliards de dollars. Lire la suite sur le site du journal Le Temps.

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