L’ombre de Safra revient hanter HSBC à Genève

Jeudi 12 février 2015

L’ombre de Safra revient hanter HSBC à Genève

Banque et affairesLe groupe londonien et les proches du banquier disparu il y a quinze ans se déchirent sur fond d’affaire SwissLeaks.

Ces histoires reflètent une ère révolue. Celle d’Edmond Safra. La ligne de défense a été articulée par l’antenne genevoise de HSBC dès la publication, dimanche soir par un collectif de médias internationaux, de milliers de documents faisant état de soupçons de blanchiment d’argent et d’aide massive à l’évasion fiscale au sein de l’établissement jusqu’en 2008.

Face à cette masse de pièces documentant de façon systématique ses pratiques entre 2005 et 2007, HSBC Private Bank (Suisse) SA, pointe du doigt la Republic National Bank of New York du financier Edmond Safra. Rachetée en 1999 – pour 10 milliards de dollars – cette institution, qui représentait alors la deuxième plus importante acquisition du groupe britannique, allait former la base de ses activités de gestion de fortune à partir de Genève. Elle lui permettait de récupérer 30 000 clients fortunés dont les avoirs dépassaient déjà 50 milliards de dollars. « John Bond reste l’un des rares grands banquiers et je suis heureux de lui confier la banque à laquelle j’ai dédié ma vie », déclarait alors Edmond Safra. L’emblématique patron de HSBC s’était, lui, réjoui de « continuer de bénéficier du guidage » de ce descendant d’un banquier juif de Syrie, au service de grandes familles arabes. Edmond Safra devait disparaître quelques mois plus tard dans l’incendie de sa résidence monégasque.

« Safra, une autre culture »

Seize ans ont passé. Le ton a changé, alors que le scandale SwissLeaks prend une tournure politique au Royaume-Uni – la justice genevoise analyse de son côté la situation pour vérifier si une procédure doit être ouverte.

HSBC martèle depuis lundi que « les activités de Republic/Safra étaient focalisées sur une clientèle très différente et à la culture fort éloignée de HSBC ». Avant de regretter. Non, ces activités reprises « n’ont pas été totalement intégrées dans HSBC, permettant à différentes cultures de coexister ». Oui, « trop de comptes risqués ont été conservés ». Des regrets qui passent sous silence que l’antenne genevoise a été transformée en quelques années en une machine de 3000 employés – à laquelle étaient confiés 130 milliards de francs – à coups de rachats successifs. Le CCF et ses clients français. La banque suisse Guyerzeller. Ou la British Bank of the Middle East. Lire la suite sur le site de La Tribune de Genève.

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