Affaire de corruption Saipem-Sonatrach : Bedjaoui, Ouraied et Scaroni poursuivis

Samedi 14 février 2015

Affaire de corruption Saipem-Sonatrach : Bedjaoui, Ouraied et Scaroni poursuivis

le 14.02.15 | 10h0

C’est officiel : l’intermédiaire algérien Farid Bedjaoui et son homme de confiance Samir Ouraied (tous deux fugitifs) sont poursuivis par le parquet de Milan, ainsi que l’ancien patron d’ENI, Paolo Scaroni, pour corruption internationale et fausses déclarations sur leurs revenus fiscaux. Le scandale touche en profondeur l’ancien ministre de l’Energie Chakib Khelil, arrosé par Saipem pour faciliter les ambitions de la partie italienne au détriment des autres postulants. Des pots-de-vin qui seraient de l’ordre de 198 millions de dollars pour l’octroi de 7 contrats.

Les magistrats du pool anticorruption de Milan, Fabio De Pasquale, Isidoro Palma et Giordano Baggio, qui ont mené des enquêtes très approfondies pendant plusieurs mois, estiment que les preuves recueillies sont suffisantes pour tenir un procès contre le groupe pétrolier ENI, sa filiale Saipem et huit dirigeants italiens. Les deux Algériens, sur lesquels pèse un mandat d’arrêt international, seront également jugés pour les mêmes délits.

C’est surtout le contenu d’une conversation téléphonique entre l’ancien patron d’ENI et un ministre italien, interceptée par les investigateurs, qui a convaincu les juges de la culpabilité de Scaroni. Dans cette discussion, l’ancien homme puissant du groupe énergétique italien avait admis que l’argent versé par Saipem aux Algériens était « une sorte de pot-de-vin ». (Voir El Watan du 18 janvier 2015).

Par ailleurs, les commissions rogatoires internationales conduites hors d’Italie auprès de pays comme le Liban, l’Algérie, la Suisse, le Luxembourg et Hong Kong ont permis de localiser une partie du pactole avec lequel l’ancien ministre algérien de l’Energie, Chakib Khelil, avait été arrosé pour faciliter les affaires de la partie italienne au détriment des autres postulants, dans le domaine de l’exploration et de l’exploitation du gaz algérien.

Rappelons que ce scandale, qui a ébranlé l’entreprise italienne Saipem, la société mère ENI et la compagnie nationale Sonatrach, tourne autour du versement par les responsables italiens à l’ancien ministre de l’Energie, Chakib Khelil et à ses proches de la somme astronomique de 198 millions de dollars pour l’octroi de sept contrats d’exploitation d’hydrocarbures en Algérie, pour un total de 8 milliards de dollars entre 2007 et 2010.

Outre l’ancien administrateur délégué de l’ENI, sept autres hauts dirigeants italiens sont également poursuivis. Lire la suite.

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