Les terroristes se financent sans les établissements internationaux

Dimanche 15 février 2015

Economie | 15 février 2015

Les terroristes se financent sans les établissements internationaux

Depuis la guerre contre Al-Qaida lancée par Washington, les djihadistes ont trouvé des canaux alternatifs.

Le financement du terrorisme se cache dans les paradis fiscaux. Les révélations du Monde sur les fraudes fiscales organisées par la banque britannique HSBC ont mis en lumière le mélange des genres entre clients fortunés et personnalités proches d’Al-Qaida. Évaluée à 17.000 milliards de dollars par le FMI, l’évasion fiscale mondiale profite à de riches particuliers ou à des entreprises ainsi qu’à des groupes terroristes. Dans les années 1980 et 1990, ces derniers usaient des grandes banques internationales pour se financer. La banque pakistanaise BCCI a fait faillite en 1991 après avoir financé pendant vingt ans des activités criminelles comme le blanchiment d’argent de la cocaïne des cartels colombiens. Un business dans lequel HSBC a aussi été épinglé. Oussama Ben Laden détenait, lui, un compte chez la suisse UBS. Après les attentats du 11 septembre 2001, les banques ont été obligées de durcir leurs contrôles antiblanchiment. « Les terroristes se sont rabattus sur des banques plus petites, dans des pays au lourd secret bancaire et à la réglementation laxiste », explique Damien Martinez, cofondateur du Centre d’analyse du terrorisme. Des banques des pays d’Europe de l’Est, comme dans les Balkans, de la Corne de l’Afrique, comme la Somalie, ou du Soudan. Le Kenya et la Tanzanie, ont, en revanche, fait un grand ménage en fermant, ces dernières années, 500 ONG qui servaient de paravent à des organisations terroristes. Ces associations, très poreuses, disposent de beaucoup de cash. Leurs campagnes de dons permettent de collecter facilement de l’argent et de le blanchir dans le système bancaire. « Mais les banques restent identifiées et des services de renseignements peuvent pister les mouvements sur un compte, souligne Damien Martinez. Le pire, c’est quand l’argent du terrorisme sort du système bancaire, car il n’y a alors plus d’outil pour le contrôler. » Lire la suite sur le site du JDD.

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