Michael Lauber : « Nous n’avons aucune crainte d’enquêter contre les banques. »

Jeudi 19 février 2015

Michael Lauber : « Nous n’avons aucune crainte d’enquêter contre les banques. »

Mis en ligne le 19.02.2015 à 05:56

Yves Genier et François Pilet

Interview. Le procureur général de la Confédération réagit aux révélations sur les activités de la banque HSBC.

Les données volées par Hervé Falciani ont été utilisées par une dizaine de gouvernements dans des enquêtes fiscales et pénales. Les autorités suisses n’ont même pas ouvert ces fichiers. Comment l’expliquez-vous ? Je comprends que cette situation puisse choquer. Croyez-moi, nous n’avons aucune crainte d’ouvrir des enquêtes contre les banques. Mais il faut comprendre que la situation juridique de ces données est très délicate. Elles sont volées, et ne sont donc pas utilisables en justice. Leur contenu est toujours protégé par le secret bancaire.

[…] Près de 150 journalistes ont pu fouiller dans ces fichiers que vous n’avez pas ouverts. Ils y ont découvert quantité de situations suspectes. Allez-vous agir sur cette base ? La situation change une fois que le contenu de ces données devient public. Mais je ne peux pas ouvrir d’enquête uniquement sur la base d’articles de presse. Nous sommes en train d’analyser très concrètement la situation. Seuls des soupçons fondés nous permettraient d’ouvrir une enquête, pour autant que la compétence fédérale soit établie.

[…] Le secret bancaire pour les questions fiscales a-t-il facilité la dissimulation de fonds d’origine criminelle ? La Suisse n’a jamais considéré qu’un délit pouvait en cacher un autre (« all-crime approach »), alors que cette doctrine est appliquée à l’étranger depuis les années 2000.

La Suisse est-elle donc plus exposée que les autres pays à l’argent du crime ? C’est un problème que nous devons résoudre. Les banques sont en train de régler la question des avoirs non déclarés. Mais celle des fonds criminels demeure toujours pendante. Lire la suite sur le site du magazine l’Hebdo.

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