Birkenfeld va témoigner à Paris contre UBS

Jeudi 26 février 2015

Birkenfeld va témoigner à Paris contre UBS

Fraude fiscale L’homme qui est à l’origine de l’affaire UBS aux Etats-Unis sera entendu mercredi par les juges français.

Le juge fédéral américain William Zloch a autorisé mardi dernier Bradley Birkenfeld à se rendre à Paris ce mercredi pour témoigner contre UBS. L’ancien banquier, qui est en liberté conditionnelle jusqu’en novembre de cette année, doit impérativement être de retour aux Etats-Unis le 1er mars.

Il va devoir fournir à la justice son itinéraire et le nom de l’endroit où il résidera pendant son séjour dans la capitale française. Birkenfeld doit se rendre vendredi dans le bureau du juge Guillaume Daieff au Tribunal de grande instance de Paris pour être entendu comme témoin dans l’enquête de la justice française sur UBS. Jean Reinhart, son avocat parisien qui représente la Société Générale dans l’affaire Kerviel, avait reçu la convocation du magistrat au début du mois.

Refaire sa vie en Europe

Le 16 décembre de l’année dernière, Bradley Birkenfeld, qui a passé 30 mois en prison et a obtenu 104 millions de dollars (environ 100 millions de francs) du fisc américain pour son rôle dans l’affaire UBS et les renseignements qu’il avait donnés sur la banque, avait demandé au juge Zloch de mettre fin à sa période de liberté conditionnelle pour pouvoir « refaire sa vie en Europe ». Il expliquait vouloir voyager pour chercher un nouveau domicile sur le Vieux-Continent et développer un réseau de contacts « pour redevenir un membre productif de la société ».

Le magistrat fédéral américain avait rejeté sa demande à deux reprises les 12 et 23 janvier derniers, forçant Bradley Birkenfeld à patienter dans le New Hampshire, où il réside, jusqu’à la fin de sa période de liberté surveillée, le 28 novembre prochain.

La demande d’autorisation de Bradley Birkenfeld pour pouvoir se rendre en France, était différente de sa requête du 16 décembre et n’avait pas de raison d’être rejetée par le juge. Elle était soutenue par Mark Daly, le procureur fédéral lors du récent procès de Raoul Weil à Fort Lauderdale à la fin de 2015.

Au cours de cette affaire qu’il a fini par perdre, Mark Daly n’avait pas jugé bon d’appeler à la barre Birkenfeld pour le faire témoigner contre son ancien patron, contrairement à Hansruedi Schumacher. Le banquier helvétique déchu avait été l’un des principaux témoins de l’accusation.

Hansruedi Schumacher s’efforce aujourd’hui en Floride de régler sa propre situation avec la justice américaine. Une conférence téléphonique entre son avocat, le procureur Mark Daly et le juge Daniel Hurley, qui préside le cas, s’est déroulée jeudi pour préparer le procès qui avait été programmé au 3 mars.

Plaider coupable ou procès

La défense et l’accusation ont accepté de poursuivre leurs discussions dans les semaines qui viennent et le procès ne s’ouvrira donc pas la semaine prochaine. Hansruedi Schumacher doit décider s’il plaide coupable comme l’ont fait avant lui Martin Lack et Renzo Gadola, deux anciens employés de UBS, ou s’il va au procès comme Raoul Weil, l’ancien numéro 3 de la grande banque helvétique.

(24 heures)

(Créé : 23.02.2015, 10h09)

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