« Immoral », « arrogant », un journaliste belge taille un costard au gouverneur de la Banque du Portugal

Mercredi 11 mars 2015

« Immoral », « arrogant », un journaliste belge taille un costard au gouverneur de la Banque du Portugal

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10/03/15 à 15:35 - Mise à jour à 15:35

Source : Belga

Le journaliste belge Marc Roche a sérieusement égratigné le gouverneur de la Banque du Portugal, Carlos Costa, dans une interview accordée lundi à la radio portugaise TSF, estimant qu’il était « immoral » et « arrogant ».

Ex-correspondant du journal Le Monde à Londres et auteur de plusieurs essais sur les milieux financiers et la crise, Marc Roche était invité à commenter la version portugaise de son livre « Les banksters, voyage chez mes amis capitalistes », dans laquelle il consacre un chapitre au scandale de la Banco Espirito Santo (BES).

L’été dernier, le sauvetage in extremis de la BES, avait glacé les marchés. Un prêt public de Lisbonne de 3,9 milliards d’euros avait été nécessaire pour sauver les actifs sains de l’établissement après que des irrégularités eurent été constatées dans les holdings luxembourgeois gérés par le groupe Espirito Santo.

Le problème de la BES « symbolise à la perfection les ’banksters’ »

Selon Marc Roche, Carlos Costa aurait dû assumer ses responsabilités après ce scandale. « Quand on a dans ses attributions la supervision des banques et qu’on ne le fait pas de façon correcte, quand on sait ce qui se passe dans l’une des principales banques portugaises mais qu’on ne pose pas de question à ses amis qui gèrent les banques parce qu’on en est proche, peut-être parce qu’on est de la même famille ou parce qu’on est allé à l’école avec eux : que faire ? Que faire quand on commet une faute dans son travail ? On démissionne ou on est licencié. Mais ici, le gouverneur continue comme si de rien n’était. Il est immoral », a déclaré Marc Roche.

« Carlos Costa doit assumer ses responsabilités parce qu’il n’a pas suffisamment contrôlé le milieu bancaire. En refusant de démissionner, il fait preuve d’arrogance, une caractéristique commune à tous les acteurs de la crise financière. »

Pour Marc Roche, le scandale de la BES est « pire que celui de Lehman Brothers, de la Banque d’Ecosse ou des Landesbanken, car il s’agit d’une banque très grande dans un petit pays ».

Le journaliste affirme enfin que le problème de la BES "symbolise à la perfection les ’banksters’ (banquiers gangsters ; NDLR) parce qu’il engendre un sentiment d’impunité, de recours aux paradis fiscaux, à des opérations camouflées et à des relations politiques. Il résulte également de la faiblesse du régulateur et de la banque centrale".

Il souligne néanmoins que ses critiques visent uniquement le contrôle de la banque d’investissement et de la spéculation, pas les gestionnaires de l’économie réelle du pays.

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