Suisse : séquestre d’un compte suisse de Duvalier

Mercredi 30 mai 2007 — Dernier ajout dimanche 18 janvier 2015

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Suisse : séquestre d’un compte suisse de Duvalier

AP | 30.05.2007 | 16:03

Deux Haïtiens ont obtenu le séquestre d’un compte de l’ancien dictateur haïtien Jean-Claude Duvalier à Genève, a-t-on appris mercredi auprès de leur avocat, Me Marc Henzelin. Ces deux victimes du régime de « Bébé Doc » entendent désormais faire reconnaître un jugement américain leur accordant des dommages et intérêts.

Il s’agit d’une mesure provisoire qui permet d’ouvrir une procédure de fond en vue de demander la reconnaissance et l’exécution du jugement prononcé en 1988 aux Etats-Unis.

Les deux plaignants, un prêtre et un chauffeur de taxi, avaient déposé une action en justice devant les tribunaux de Miami (Floride). Ils avaient obtenu des dommages et intérêts à titre personnel à hauteur d’un million de dollars pour l’un et de 750.000 dollars pour l’autre. Une somme de 500.000 dollars leur avait également été accordée pour le compte du peuple haïtien.

Parallèlement, les deux plaignants ont demandé au gouvernement suisse de prolonger le blocage des fonds Duvalier en Suisse qui arrive à échéance le 2 juin prochain. Ils ont également demandé la levée du secret bancaire, afin de permettre à d’autres victimes du régime Duvalier de se manifester et de faire valoir d’éventuels dommages et intérêts, a précisé l’avocat.

Si le blocage du compte n’est pas prolongé, la famille Duvalier pourrait en principe récupérer l’argent immédiatement. Selon le Département fédéral des affaires étrangères, les montants bloqués en Suisse appartenant à l’ancien dictateur et à ses proches se montent à 7,5 millions de dollars. Ils seraient répartis sur plusieurs comptes bancaires en Suisse.

Accusé de violations des droits de l’Homme, « Bébé Doc » avait pris la fuite en 1986 pour la France, emportant dans ses bagages au moins 120 millions de dollars des caisses de l’Etat. Il a vécu un temps sur la Côte d’Azur. Les victimes du régime se battent depuis des années pour récupérer l’argent.

© AP

Publié avec l’aimable autorisation de l’Associated Press.

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