La notion d’éthique dans la finance laisse à désirer

Vendredi 22 mai 2015

La notion d’éthique dans la finance laisse à désirer

Etude Selon une étude, un tiers des employés du secteur ont été témoins directs d’actes délictueux.

La notion d’éthique dans le secteur de la finance laisse plutôt à désirer. Selon une étude américaine, un tiers des employés du secteur, qui font partie des salariés les mieux payés, ont été témoins directs d’actes délictueux.

Environ un quart de ceux qui gagnent plus de 500’000 dollars par an (468’000 francs) reconnaissent aussi avoir subi des pressions pour accomplir des opérations contraires à l’éthique, précise l’enquête. Celle-ci a été réalisée auprès de 1200 employés du secteur aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne par le cabinet d’avocats Labaton Sucharow en collaboration avec l’université de Notre-Dame, dans l’Indiana.

Se faire bien voir

Parmi les autres résultats, 23% d’entre eux pensent que leurs collègues se sont livrés à de tels comportements pour se faire bien voir ou obtenir un avantage, soit plus du double de ce qu’une étude précédente faite en 2012 révélait, et près de la moitié pensent que les firmes concurrentes trichent.

Jordan Thomas, avocat auprès du cabinet qui a publié l’enquête, estime que les amendes de six milliards de dollars infligées aux banques américaines et britanniques mercredi pour avoir manipulé le marché des changes montrent l’ampleur du problème.

« Faire de l’argent à tout prix »

« Faire de l’argent à tout prix est l’objectif et non pas faire ce qui est bien et respecter la loi », a-t-il affirmé. Les courtiers qui ont manipulé le marché des changes s’étaient surnommés eux-mêmes « le cartel », ce qui montre que « se livrer à des activités illégales faisait partie de leur culture », a-t-il estimé.

Jordan Thomas fait d’ailleurs remarquer que 15% des professionnels interrogés disent que leurs supérieurs hiérarchiques ont souvent ignoré leurs alertes et soupçons quand ceux-ci concernaient l’un des banquiers ou traders les plus performants.

Par ailleurs, 28% des personnes interrogées indiquent que les règles de confidentialité en vigueur dans leur entreprise les empêchent de faire état de ces actes délictueux.

(ats/Newsnet)

(Créé : 22.05.2015, 08h18)

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