En finir avec les fonds vautours

Mardi 26 mai 2015

Europa

En finir avec les fonds vautours

Le flou juridique entourant les activités de ces fonds en fait le plus souvent des prédateurs redoutables

Publié le lundi 25 mai à 12h48 Par Guy Verhofstadt

La crise budgétaire argentine défraye la chronique financière mondiale depuis la condamnation en 2012 de Buenos Aires par la justice américaine à rembourser 1,33 milliard de dollars à une série de Fonds d’investissement détenteurs d’une partie de la dette souveraine du pays. La question est de savoir si ces Fonds méritent vraiment le terme d’investissement, l’investissement en l’occurrence consistant à avoir acheté à vil prix de la dette argentine, dont l’essentiel a été négocié en 2005 et 2010 avec une forte décote auprès des créanciers. En obtenant par voie judiciaire le paiement de l’intégralité de la valeur faciale de leurs encours - l’affaire est devant la Cour Suprême - ces Fonds, que l’on qualifie plutôt et à juste titre de « fonds vautours », tous situés dans des paradis fiscaux, viennent perturber les programmes d’assistance du FMI. Pour éviter un interminable procès à l’issue aléatoire, la Grèce avait préféré rembourser 6 milliards d’euros cette même année 2012 aux créanciers ayant refusé la restructuration de sa dette souveraine, soit un coût équivalent à pas loin de 10% du second plan d’aide européen qu’on venait d’accorder à Athènes.

On ignore par définition combien ces « fonds vautours » détiennent de créances à travers la planète. Leurs faits d’armes sont rarement ragoûtants et de nombreux pays en développement ont payé le prix fort depuis 20 ans pour honorer des dettes, le plus souvent contractées par des dictateurs partis avec la caisse. Parfois la juridiction du siège de ces fonds met une limite à leurs sordides appétits. Le Libéria, que la guerre civile avait ruiné et se voyait réclamer 20 millions par un « fonds vautour » de droit britannique, a ainsi vu en 2010 sa dette réduite à 2 millions par la Haute Cour de Londres. Mais le flou juridique entourant les activités de ces fonds en fait le plus souvent des prédateurs redoutables. L’inquiétude est forte pour des pays ayant connu d’importantes crises politiques ces dernières années, et donc budgétaires, à l’instar de la Tunisie ou de l’Ukraine dont la dette est dispersée. Lire la suite.

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