Berne s’inquiète ouvertement de l’opacité du monde de l’art

Samedi 20 juin 2015

Berne s’inquiète ouvertement de l’opacité du monde de l’art

Lutte contre le blanchiment Le premier rapport du Groupe interdépartemental de coordination sur la lutte contre le blanchiment (GCBF) dénonce l’opacité du commerce d’œuvres d’art à Genève.

Le premier rapport sur l’évaluation nationale des risques de blanchiment d’argent a été validé vendredi par le Conseil fédéral. Il risque d’atterrir comme un pavé dans la mare, alors que le gotha artistique est réuni jusqu’à dimanche à Bâle.

Elaboré par un groupe interdépartemental, cette enquête passe en revue, tout au long de ses 137 pages, les possibilités d’utilisation des intermédiaires financiers helvétiques – au premier rang desquels les banques – pour cacher de l’argent issu de la criminalité, en dépit du carcan de restrictions et de contrôles mis en place ces deux dernières décennies.

Un pan du monde de l’investissement est pointé du doigt avec une insistance inhabituelle : celui du commerce d’œuvres d’art, jusque-là ignoré par les règles de lutte antiblanchiment. Avec 2% de l’activité mondiale, la Suisse est le cinquième marché de l’art au monde. Le pays compte environ 1200 galeries d’art et 15 maisons de ventes aux enchères.

« Investissements douteux et manipulations »

« L’augmentation spectaculaire du prix des œuvres d’art a attiré l’attention des observateurs des marchés, qui y voient l’influence d’investissements douteux et de manipulations concertées », dénonce le Groupe interdépartemental de coordination sur la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme (GCBF). En écho à ces propos, la récente bataille juridique entre un milliardaire russe et Yves Bouvier, le patron de Natural Lecoultre – au sujet de la vente d’une quarantaine de chefs-d’œuvre sur dix ans pour un total dépassant 2 milliards de francs – rappelle depuis quatre mois les enjeux financiers que représente aujourd’hui le monde de l’art.

Sans concession, cette enquête dénonce la « culture d’opacité » de ce commerce d’œuvres d’art, la valeur « subjective et difficile à déterminer » des pièces, des transactions « secrètes » dont les acheteurs et vendeurs peuvent être « anonymes ou virtuels », des ventes aux enchères « facilement manipulables ». Lire la suite sur le site de la Tribune de Genève.

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