Les dépôts grecs en Suisse ont fortement augmenté depuis la crise financière

Jeudi 25 juin 2015

Les dépôts grecs en Suisse ont fortement augmenté depuis la crise financière

24 Juin 2015

Par AWP Les dépôts grecs en Suisse sont passés de 2,2 milliards de francs en 2008 à 7,1 milliards en 2014, avec une accélération marquée ces trois dernières années.

Banques

Les dépôts grecs auprès des banques en Suisse ont fortement augmenté ces dernières années, notamment depuis la crise financière, selon les statistiques des banques centrales. Les établissements helvétiques ne devraient pas pour autant tirer un grand profit des retraits massifs effectués ces derniers jours par les épargnants grecs craignant un « Grexit » en cas d’échec des négociations entre Athènes et ses créanciers.

Les dépôts en numéraires de particuliers ou d’entreprises grecques auprès des 75 banques rapportant à la Banque nationale suisse (BNS) ont atteint fin 2014 quelque 7,1 mrd CHF, selon les dernières données de l’institut d’émission helvétique consultées par AWP. Ce montant a augmenté de 16,9% par rapport à fin 2013.

Alors que les dépôts grecs en Suisse ont baissé de 2002 à 2008, ils ont augmenté continuellement depuis la crise financière, passant de 2,2 mrd CHF en 2008 à 7,1 mrd CHF en 2014, avec une accélération marquée ces trois dernières années.

La Suisse est cependant de loin le pays privilégié par les épargnants ou entreprises grecs, selon les données de la Banque des règlements internationaux (BRI). L’institut d’émission bâlois, qui utilise une autre méthodologie de calcul que la BNS, a comptabilisé fin 2014 un total de 66,7 mrd USD de dépôts grecs auprès de banques étrangères, dont 50,4 mrd sont détenus par des établissements européens.

De ces 66,7 mrd USD, seulement 2,4 mrd sont détenus par des banques en Suisse, contre 28,4 mrd par des établissements allemands, 13,4 mrd par des banques britanniques et 12,7 mrd par des banques américaines. Les liquidités grecques en Suisse dépassent cependant celles entreposées en France (1,9 mrd USD).

SITUATION CRITIQUE

Selon les spécialistes des banques centrales, il n’est pas possible de voir dans l’immédiat vers quels pays ont été transférés les retraits massifs d’argent effectués par les Grecs ces derniers mois. Les banques grecques ont perdu depuis le début de l’année 40 mrd EUR de dépôts, a indiqué Bank of America Merrill Lynch dans une étude.

De fait, le rythme des retraits s’est renforcé ces derniers jours, avec l’échéance du remboursement d’ici fin juin de 1,5 mrd EUR au FMI. Un échec des négociations entre Athènes et ses créanciers (UE, BCE, FMI) renforcerait le risque de voir la Grèce sortir de la zone euro. Ces craintes ont précipité les Grecs vers les distributeurs, où ils ont retiré entre lundi et jeudi dernier 3 mrd EUR, selon l’agence Reuters.

Une poursuite des retraits massifs de capitaux pourrait se traduire par des mesures de restriction de circulation des capitaux, a affirmé Moritz Kraemer, responsable de la notation des dettes souveraines à l’agence Standard & Poor’s (S&P).

« La situation de liquidité devient critique » pour les banques grecques, ont quant à eux averti les analystes d’Oddo Securities.

UBS et Credit Suisse, contactés par AWP, n’ont pas souhaité commenter d’éventuels afflux de liquidités en provenance de la Grèce.

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