Igor Kolomoïski, l’oligarque écarté d’Ukraine devenu joker américain

Jeudi 9 juillet 2015

Igor Kolomoïski, l’oligarque écarté d’Ukraine devenu joker américain

Mis en ligne le 09.07.2015 à 05:53

Yves Genier

Enquête. Après son renvoi en tant que gouverneur de Dnipropetrovsk, le milliardaire a préféré se rendre aux Etats-Unis, où fortune et amis puissants l’attendent, plutôt qu’à Genève, où son forfait fiscal est remis en cause. Pour de bonnes raisons.

On l’attendait à Genève, dans son superbe appartement sur les quais, face au Mont-Blanc. Ou dans sa villa pieds dans l’eau à proximité de Thonon-les-Bains, sur la rive savoyarde du Léman. Cela fait plus de dix ans que le richissime oligarque ukrainien, actif autant en affaires qu’en politique, bénéficie d’un forfait fiscal à deux pas du jet d’eau. Ses proches assurent qu’il reste attaché à notre pays. Mais c’est aux Etats-Unis qu’on l’a retrouvé.

Jusqu’au début du printemps, Igor Kolomoïski n’était pas seulement un milliardaire ayant choisi la Suisse pour sa tranquillité et sa fiscalité. Il était aussi, simultanément, un gouverneur de province ukrainienne menant d’une poigne de fer à la fois ses affaires et le combat contre les séparatistes prorusses du Donetsk avec ses armées privées. Au point de devenir gênant.

Le 25 mars dernier, le président ukrainien, Petro Porochenko, le contraignait à démissionner de sa fonction de gouverneur, épisode marquant du combat mené par Kiev contre les oligarques à l’ancienne. « Soit ils deviennent des entrepreneurs sains et transparents comme en Occident, soit ils continuent comme avant mais il y aura des poursuites judiciaires », avertit même, dans Le Temps, le responsable adjoint de l’administration présidentielle, Dmytro Shymkiv.

Chez lui à Cleveland

En Suisse, le dossier Kolomoïski brûle dles doigts des autorités, aussi bien à Berne qu’à Genève.

[…] L’autre pilier de sa galaxie américaine consiste en un conglomérat d’aciéries en Virginie-Occidentale, au Kentucky, dans l’Etat de New York et dans le Michigan. Chiffre d’affaires : 562 millions de dollars, d’après l’agence de notation Moody’s.

Ce groupe de sociétés est coiffé par Optima International, qui est dirigée par son ami Mordechai Korf et basée au 200, Biscayne Boulevard, l’un des plus hauts gratte-ciel du centre de Miami. L’ensemble serait détenu via des sociétés offshore basées à Chypre, à Jersey et aux îles Vierges britanniques. Lire la suite sur le site du magazine l’Hebdo.

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