Un scandale financier éclabousse Najib Razak

Vendredi 10 juillet 2015

Un scandale financier éclabousse Najib Razak

Malaisie Le premier ministre aurait détourné de l’argent. Une autre accusation lancée par un financier suisse jette le trouble.

Ce n’est pas la première fois que le premier ministre malaisien Najib Razak se trouve mêlé à un scandale financier. Il y a quelques années, son nom était apparu en marge d’une enquête ouverte en France après le versement de rétrocommissions lors d’un contrat de vente de deux sous-marins. Cette fois-ci, l’affaire est beaucoup plus grave. Najib Razak est accusé d’avoir détourné 700 millions de dollars de fonds publics, une somme qu’il aurait utilisée pour financer sa campagne en 2009.

L’affaire a éclaté après la publication d’un article dans le Wall Street Journal et le Sarawak Report, un site d’information basé à Londres. Pour porter leur accusation, les deux médias se sont appuyés sur l’enquête ouverte par le procureur général de Kuala Lumpur pour retrouver les bénéficiaires du détournement de fonds commis au préjudice de la 1Malaysia Development Berhad (1MDB), une société mêlant fonds publics et fonds privés venant des Emirats arabes.

Malgré la découverte de documents attestant de transferts vers ses comptes, Najib Razak dément tout en bloc. Mais cela ne suffit pas à apaiser son opposition et la presse qui fait ses gros titres de cette affaire. Sur les réseaux sociaux, les Malaisiens se déchaînent et réclament des comptes. Depuis quelques jours, leur héros est un financier suisse. Pascal Najadi voit dans ces révélations une explication à l’assassinat de son père, Hussain Ahmad Najadi, en 2013 à Kuala Lumpur. L’homme était à la tête de la plus grande banque industrielle du pays. Son assassin a été arrêté, mais le mobile du crime n’a jamais été établi. L’intermédiaire qui a recruté le tueur a pu quitter le pays sans être ennuyé.

Pour Pascal Najadi, les révélations sur le scandale qui éclabousse le premier ministre malaisien permettent de comprendre pourquoi il fallait faire taire son père, qui se trouvait de facto en première ligne pour voir tous les mouvements financiers douteux. Cette accusation reprise dans les médias malaisiens a provoqué d’énormes remous et poussé certains responsables politiques à réclamer une réouverture de l’enquête pour vérifier s’il y a bien un lien entre les deux affaires.

[…] l’affaire a déjà des conséquences. Certaines banques, notamment en Suisse, ont décidé d’abaisser la note de confiance de la Malaisie.

(Créé : 09.07.2015, 22h10)

La Tribune de Genève.

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