Parrain Bongo
Comment se fait-il qu’Omar Bongo, d’allure si bonhomme, terrifie beaucoup plus ses opposants que les sanguinaires Déby ou Sassou Nguesso ?
Parce qu’il a su pratiquer l’assassinat ciblé, et que chacun le sait capable de frapper de nouveau.
Marco Bokoukou Boussaga avait lancé à Libreville un bimensuel impertinent, L’Autre Journal. Il ne souffrait d’aucune maladie, mais il est décédé le 15 décembre en rentrant d’un dîner avec les autorités locales. Il a subitement été pris d’hémorragies au nez et aux oreilles.
Terrifiée, la famille s’est refusée à tout commentaire et n’a pas souhaité d’autopsie (Reporters sans frontières 26/12).
On ne saura donc jamais s’il s’agit d’un assassinat ou d’une mort naturelle. C’est exactement ce qui sied à la réputation du « parrain régional ».
[FXV]
Extrait de Billets d’Afrique et d’Ailleurs N°122 - Février 2004 -
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