David Cameron part en guerre contre « l’argent sale » du secteur immobilier

Mercredi 29 juillet 2015

David Cameron part en guerre contre « l’argent sale » du secteur immobilier

Par Maxime Brigand / Publié le 29/07/2015 à 06:00

Dans un discours incisif depuis Singapour, le premier ministre britannique a attaqué frontalement les « étrangers corrompus » qui achètent des propriétés luxueuses au Royaume-Uni, notamment dans le très chic quartier londonien de Westminster.

Depuis le début de sa prise de fonction en mai 2010, David Cameron fustige l’évasion fiscale. Lors de son déplacement à Singapour, le premier ministre a franchi un nouveau pas et s’en prenant au fléau de corruption étrangère qui gangrène le secteur immobilier britannique. Selon une étude réalisée par Transparency International et commandée par Downing Street, une propriété sur dix de la toute puissante cité de Westminster, située en plein cœur de Londres, est détenue par une société enregistrée dans une juridiction offshore. Tout un symbole dénoncé par le leader conservateur qui, dans un discours offensif, a affirmé qu’il n’y avait « pas de place pour l’argent sale en Grande-Bretagne ».

[…] 36.342 propriétés londoniennes concernées

Transparency International a recensé à ce jour, près de 170 milliards d’euros issus de ces propriétés détenues par « des fonds sales » au Pays de Galles et en Angleterre. En mars, l’institution avait montré que 36.342 propriétés londoniennes étaient concernées par le problème, enregistrées pour 38% dans les îles Vierges, 16% à Jersey, 9,5% dans l’île de Man et 9% à Guernesey. David Cameron a alors promis la création à l’automne d’un registre central, et public, regroupant l’ensemble des compagnies étrangères et leur lieu d’enregistrement. Une mesure complémentaire censée accompagner les groupes immobiliers.

Le combat pour l’augmentation de la transparence devrait être global, un recadrage des avocats, conseillers et experts comptables du pays, chargés de surveiller l’origine des fonds déposés lors d’une transaction immobilière. La portée du discours de Cameron n’est pas, là aussi, sans symbole. Le premier ministre a utilisé Singapour pour attaquer la corruption, un pays qu’il décrit comme « au top des indices anti-corruption ce qui facilite désormais sa capacité d’échanges économiques ». Lire la suite sur le Figaro.

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