La Suisse enquête sur un ex-vice-ministre russe

Jeudi 6 août 2015

La Suisse enquête sur un ex-vice-ministre russe

DÉTOURNEMENT DE FONDS — Un ancien vice-ministre russe aurait détourné de l’argent public à hauteur de 15 millions de francs, en partie versés sur un compte en Suisse.

Mis à jour le 05.08.2015

Le Ministère public suisse enquête contre un ancien vice-ministre russe dans une affaire de détournement de fonds. Il aurait détourné de l’argent public à hauteur d’un milliard de roubles (15 millions de francs), dont une partie se trouverait sur un compte en Suisse.

Le Ministère public de la Confédération (MPC) a ouvert cette enquête début 2013 pour soupçon de blanchiment d’argent contre un ancien vice-ministre de l’agriculture russe, a confirmé mercredi 5 août une porte-parole de l’institution, revenant sur des informations des quotidiens Tages-Anzeiger et Der Bund.

L’ancien fonctionnaire est accusé d’avoir détourné un milliard de roubles d’argent public destiné à l’entreprise étatique russe Rosagroleasing, elle-même au cœur d’un scandale financier, écrit le MPC.

L’installation fantôme

D’après les deux journaux alémaniques, les enquêteurs russes reprochent à l’intéressé d’avoir demandé, à l’aide de faux documents, de l’argent pour l’achat d’une installation destinée à la production d’huile de tournesol. Une installation qui n’a jamais vu le jour.

Une partie de l’argent aurait atterri en Suisse. L’accusé l’aurait réparti sur plusieurs comptes, d’après le Ministre public.

L’alarme a été donnée par une banque suisse qui a alerté le Bureau de communication en matière de blanchiment d’argent. Le MPC a alors analysé les transactions qui ont été exécutées sur ces comptes. Les résultats ont ensuite été transmis de manière spontanée aux autorités russes de poursuites pénales.

Opposition rejetée

En octobre 2013, la Russie a demandé à la Suisse de bloquer les comptes de l’accusé et de lui transmettre les documents qui y étaient liés. L’ancien vice-ministre a tenté en vain de s’y opposer, d’abord devant le Tribunal pénal fédéral, puis devant le Tribunal fédéral en février de cette année.

Les informations demandées ont alors été livrées aux autorités russes, précise le MPC. Une demande d’entraide des autorités russes de poursuites pénales est encore pendante. Celles-ci réclament toutes les données bancaires récoltées en Suisse par rapport à cette affaire.

En lien avec le scandale du Rosagroleasing, le MPC enquête contre deux autres hauts responsables de l’entreprise étatique. Cette fois, c’est lui qui a demandé une entraide judiciaire aux autorités russes.

(ats/Newsnet)

Créé : 05.08.2015, 19h12

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