Eliminer les paradis fiscaux, c’est possible

Jeudi 1er octobre 2015

Eliminer les paradis fiscaux, c’est possible

James Bradford DeLong / Professeur d’économie à l’Université de Californie | Le 30/09 à 14:22

Près de 7.600 milliards de dollars seraient cachés dans les banques. Pour lutter contre ce phénomène, il faudrait rendre plus transparents les titres financiers et réformer les assiettes fiscales.

Par définition, les paradis fiscaux sont des lieux opaques, secrets. Leur finalité est de camoufler les fonds qu’ils détiennent. Le nouveau livre de Gabriel Zucman, La richesse cachée des nations, montre comme jamais auparavant toute la place qu’ils occupent dans l’économie mondiale.

Pour évaluer aux mieux les sommes cachées dans leurs banques, il a analysé une multitude de données statistiques. Il en a conclu que 8% du patrimoine financier mondial (quelques 7.600 milliards de dollars) se trouve dans des lieux tels que tels que la Suisse, les Bermudes, les îles Caïman, Singapour ou le Luxembourg. C’est plus que le patrimoine détenu par la moitié la plus pauvre de la population mondiale (7,4 milliards de personnes).

C’est un montant lourd de conséquences, car il échappe à la fiscalité. Si les pays riches d’Europe et d’Amérique du Nord ne parviennent pas à imposer les plus riches comme ils le devraient, il leur sera difficile de préserver la démocratie sociale et de lutter contre la montée des inégalités que l’on observe depuis quelques temps. Quant aux pays émergents, ils ne pourront sans doute pas mettre en place un impôt progressif s’ils ne savent pas où se trouve la richesse de leurs ploutocrates.

[…] Comment mettre fin aux paradis fiscaux ?

Il est possible d’éliminer les paradis fiscaux ! Pour cela il faut mettre fin au vide juridique qui permet l’évasion fiscale en toute légalité et créer des mécanismes de contrôle tels que le jeu n’en vaille plus la chandelle.

La première étape serait d’améliorer la transparence. Pour cela, Zucman propose la création d’un registre mondial des titres financiers accessible à tous indiquant sur une base nominative qui possède chaque action et chaque obligation.

La deuxième étape consisterait à modifier l’assiette fiscale de manière à ce qu’elle ne repose plus sur les bénéfices déclarés mais sur les ventes réalisées et les salaires versés.

En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/cercle-140385-eliminer-les-paradis-fiscaux-cest-possible-1160829.php?3KGfY5tcRVZJPmjV.99

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