Petits conseils internes d’UBS pour draguer les grosses fortunes en France

Dimanche 11 octobre 2015

Enquête

Petits conseils internes d’UBS pour draguer les grosses fortunes en France

Par Renaud Lecadre — 11 octobre 2015 à 17:19

Selon l’instruction en cours, la banque suisse organisait de façon assez précautionneuse la quête de clients dans l’Hexagone.

L’enquête pénale ouverte en 2012 à Paris contre l’Union des banques suisses (UBS) entre dans sa dernière ligne droite, et l’on commence à en apprendre de bonnes, selon divers éléments du dossier obtenus par Libération. L’UBS est mise en examen, en tant que personne morale, pour « démarchage bancaire illicite » (le moyen utilisé) et « blanchiment de fraude fiscale » (le but poursuivi), mais reste présumée innocente à ce stade, nonobstant une caution record de 1,1 milliard d’euros. Un de ses anciens dirigeants, Raoul Weil, en charge de la gestion de fortune à l’échelle de la planète (global wealth management, en jargon bancaire mondialisé), a été mis en examen fin septembre par le juge d’instruction parisien Guillaume Daieff, tandis que trois autres actuels tauliers de la banque – visés par un mandat d’arrêt international – n’osent plus quitter la Suisse.

[…] L’entrisme suisse en France se faisait souvent à pattes de velours, sous prétexte de golf ou d’animation culturelle pour happy few. Ce type de raout mondain « ne doit pas être organisé au nom d’UBS Suisse mais au nom d’UBS France », précise une note interne. Des instructions « cover your ass, de pure façade », assène Bradley Birkenfeld, ancien cadre d’UBS ayant témoigné contre la banque aux Etats-Unis avant de replonger le fer dans la plaie devant la justice française : « Ces instructions hypocrites n’étaient jamais respectées et UBS le savait. Autoriser ses employés à contacter des clients pour des services bancaires basiques mais pas pour des investissements, c’est comme les autoriser à parler de foot mais pas de femmes. ». Lire la suite sur le site du journal Libération.

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