Un appel à l’austérité pour les riches

Lundi 2 novembre 2015

Un appel à l’austérité pour les riches

La conférence TaxCOOP qui se tient demain se penchera sur l’évitement fiscal international

Carl Renaud Dimanche, 1 novembre 2015 20:24 MISE à JOUR Dimanche, 1 novembre 2015 20:24

Brigitte Alepin se questionne sur le système fiscal depuis des années. Elle a publié deux livres sur le sujet : Ces riches qui ne paient pas d’impôt et La crise fiscale qui vient. Son deuxième ouvrage a d’ailleurs inspiré le documentaire The Price We Pay (Le prix à payer en version française).

Après avoir dénoncé le système qui permet aux riches d’éviter l’impôt, la fiscaliste veut maintenant trouver des solutions pour renverser la situation. Pour y parvenir, elle s’est alliée à quelques consœurs, la fiscaliste Nathalie St-Pierre et les professeures d’université Lyne Latulippe et Allison Christians, afin de mettre sur pied la conférence TaxCOOP.

Le rendez-vous est le premier dans le monde à se pencher sur l’impact de la fiscalité internationale, qui permet aux grandes entreprises, comme McDonald’s, Starbuck’s ou Google, de priver les États de revenus annuels de 100 à 240 G$ US, selon l’OCDE. Les organisatrices de TaxCOOP ont réussi à attirer pas moins de 300 participants à la première édition, demain, à Montréal.

Pourquoi avez-vous décidé d’organiser la conférence TaxCOOP avec vos partenaires ?

« Il devient incontournable de passer en mode action, en visant le cœur du problème. La manière dont le système fiscal est géré, la concurrence fiscale internationale, on est tous coincés là-dedans. Personne ne peut faire cavalier seul pour résoudre ce problème. Sinon, les riches vont simplement partir dans une autre juridiction – où il y a moins d’impôt. Avec la mondialisation, on a permis aux contribuables mobiles de se promener. Mais l’impôt et les besoins sont demeurés locaux. De la concurrence fiscale, il y en a entre les pays, les États américains, les provinces canadiennes et même entre les municipalités. »

[…] Quels contribuables les gouvernements devraient-ils taxer davantage ?

« Le manque à gagner vient de l’élite, des grandes corporations et de leurs dirigeants. Ce sont les grandes richesses qui ne paient pas d’impôt ou très peu d’impôt. Les fortunes qui ont les moyens d’avoir des fiducies ou des sociétés par actions dans des paradis fiscaux, entre autres. L’an dernier, l’organisme Canadiens pour une fiscalité équitable estimait que des entreprises canadiennes et des particuliers détenaient 170 G$ dans 10 paradis fiscaux. Cela dit, ce ne sont pas les multinationales et les milliardaires qui sont le problème. Le problème, c’est le système fiscal mondial qui leur permet d’éviter l’impôt. » Lire la suite.

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