La Suisse championne du monde des paradis fiscaux, selon une ONG

Lundi 2 novembre 2015

La Suisse championne du monde des paradis fiscaux, selon une ONG

La Suisse occupe, pour la troisième fois consécutive, la première place du classement de l’opacité financière, établi pour 2015 par l’ONG Tax Justice Network (TJN).

Le TJN, un réseau international d’experts fiscaux, a publié lundi son quatrième Financial Secrecy Index, qui classe différentes places financières, selon quinze critères de transparence financière. Pour la troisième fois, la Suisse occupe la première place, devant Hong Kong, les Etats-Unis, Singapour et les Iles Caïmans (voir le top 10 ci-dessous).

Pour Daniel Hitzig, porte-parole d’Alliance Sud, co-auteur de l’étude, les banques et instituts helvétiques appliquent une double stratégie : « La Suisse va certes introduire en 2018 l’échange automatique avec les pays riches (…) Mais il reste toujours des flux d’argent sale en provenance des pays du Sud avec lesquels le secret bancaire demeure », a-t-il déploré dans l’émission Forum.

Rapport critiqué

De son côté, Pierre-Marie Glauser, avocat et professeur de droit fiscal à l’UNIL, a dénoncé un manque de clarté dans l’étude : « Les critères utilisés ne sont pas clairs. On mélange des choses en parlant de l’évasion fiscale, du secret bancaire, de la FIFA… on voit mal comment cette étude s’est focalisée sur cette première place ». Grande-Bretagne, vraie numéro un ?

Malgré le fait qu’elle ne figure pas dans le top 10 du classement, la Grande-Bretagne entretient un réseau de paradis fiscaux sur l’ensemble de la planète, souligne l’étude.

Les îles des Bermudes ou de Jersey servent de terre d’accueil pour des trusts et des sociétés boîte aux lettres, rapporte-t-elle. On y administre des billions de dollars. La Grande-Bretagne dépasserait la Confédération si l’on prenait en compte ces territoires, précise Tax Justice Network.

hend avec agences

Une ONG née au Brésil en 2003 L’indice d’opacité financière 2015 est le troisième publié par le Tax Justice Network, après ceux de 2009, 2011 et 2013.

L’ONG est née lors du Forum social mondial de Porto Alegre, au Brésil, en 2003.

Source de l’article RTS.

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