Des manifestants épinglent BNP Paribas pour son évasion fiscale

Jeudi 3 décembre 2015

Des manifestants épinglent BNP Paribas pour son évasion fiscale

3 Décembre 2015

Par AFP 200 personnes ont manifesté devant le siège de la BNP Paribas afin d’appeler la banque à cesser de pratiquer l’évasion fiscale, au motif qu’elle entrave la transition climatique.

Evasion fiscale

Quelque 200 personnes ont manifesté vendredi, en marge de la conférence sur le climat (COP21), devant le siège social de la BNP Paribas afin d’appeler la banque française à cesser de pratiquer l’évasion fiscale, au motif qu’elle entrave la transition climatique, a constaté l’AFP.

Les protestataires, symboliquement regroupés derrière un cordon de sécurité siglé « Zone d’évasion fiscale », ont noué une pancarte « Banque fermée pour cause d’évasion fiscale » aux grilles closes de l’édifice.

Certains, arborant crocodiles et autres palmiers gonflables, ont également demandé la « cessation d’activité » de BNP Paris aux îles Caïman, connues pour être un important paradis financier.

« La BNP est un des sponsors de la COP21. Ils ont mis 250.000 euros pour faire du +green-washing+. Mais en même temps, c’est une des banques qui fait le plus d’évasion fiscale », a déploré Maxime Combes, un porte-parole d’Attac, qui co-organisait l’événement.

Or, l’argent « soustrait aux impôts publics » est le même qui « manque pour la lutte contre le dérèglement climatique », a poursuivi cet économiste, pour qui 20.000 milliards de dollars sont actuellement cachés dans les paradis fiscaux.

« La BNP est la quatrième banque investissant dans les énergies fossiles au monde », soit plus de 50 milliards d’euros entre 2009 et 2014, dont près de la moitié dans le charbon, « une énergie du passé », a dénoncé Malika Beyraud, porte-parole des Amis de la terre, autre organisateur du happening.

« Ils nous reprochent notre présence aux îles Caïman. Or, elles ne sont pas considérées comme un paradis fiscal, elles ne font pas partie de la liste de l’OCDE », a réagi une porte-parole de la BNP.

La banque a assuré avoir reçu les ONG « la semaine dernière » et qu’elle entretient avec elles un « dialogue nourri et continu ».

La banque avait sept filiales aux Caïman en 2013 et « n’en aura plus que quatre à la fin de l’année », selon la porte-parole.

La porte-parole a rappelé que BNP Paribas avait annoncé son intention de ne plus financer l’extraction de charbon et de doubler ses financements en faveur des énergies renouvelables à l’horizon 2020 (à 15 milliards d’euros), engagements pris dans le cadre de la COP21.

Plus de 190 pays sont réunis depuis dimanche près de Paris pour participer à la grande conférence sur le climat de l’ONU et tenter de sceller un accord qui permettra de limiter le réchauffement de la planète à 2°C par rapport à l’ère pré-industrielle.

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