Monaco lâche son secret bancaire… et perd des clients

Mardi 23 février 2016

Monaco lâche son secret bancaire… et perd des clients

Après la Suisse, le Liechtenstein et l’Andorre, le Rocher signe à son tour un accord d’échange automatique d’informations fiscales avec Bruxelles.

Par Ian Hamel (à Monaco) Publié le 22/02/2016 à 18:25 | Le Point.fr

[…] Malgré tout, Monaco, imitant la Suisse, se donne deux ans avant d’offrir une transparence totale. Une fleur pour les exilés fiscaux qui auront jusqu’en 2018 pour choisir. Soit trouver un accord avec leur inspecteur des impôts, soit dénicher un autre paradis fiscal, vraisemblablement en dehors du continent. Les uns après les autres, tous les pays européens s’engagent à collaborer entre eux. Même si Jean Castellini, le conseiller monégasque pour les finances et l’économie, assure que la principauté de Monaco « a toujours été soucieuse de son image et en particulier de sa place financière », cet accord d’échange a bien été imposé par Bruxelles.

120 milliards d’euros d’actifs

En effet, il coûte déjà très cher à Monaco. Et c’est logique. Quel intérêt auront les fraudeurs à y cacher dorénavant leurs économies s’il n’y a plus de secret bancaire ? Ce petit État de 2 kilomètres carrés comptait, en 2010, 45 banques, il n’y en a plus que 33 (il convient toutefois d’ajouter 55 sociétés de gestion de fonds). Dans sa dernière édition, Monaco Économie, le magazine économique de la principauté, reconnaît qu’à la suite « des accords passés avec l’OCDE, il y a une forte diminution de la clientèle offshore », c’est-à-dire des clients extérieurs à Monaco.

Comparé à la City, à la Suisse ou au Luxembourg, le Rocher n’est qu’une modeste place financière. Elle ne gère que 120 milliards d’euros d’actifs. Mais elle emploie tout de même 3 500 salariés (Monaco compte 37 000 habitants, dont 8 000 Monégasques), et cette activité entre à hauteur de 17 % dans le PIB du pays, soit davantage que les activités immobilières, le commerce de gros ou la construction. Seule solution de remplacement : attirer une clientèle onshore, et pas n’importe laquelle, des très riches qui acceptent de s’installer à Monte-Carlo, et de vivre non pas dans de somptueuses résidences entourées de vastes parcs, mais dans des immeubles. Car le mètre carré se fait de plus en plus rare au pied du palais princier. Lire la suite.

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