Un Brésilien arrêté en Suisse dans l’affaire Petrobras

Jeudi 25 février 2016

Un Brésilien arrêté en Suisse dans l’affaire Petrobras

Justice L’accusé a été interpellé alors qu’il séjournait brièvement en Suisse pour clôturer un compte et transférer des valeurs à l’étranger.

Dans l’affaire de corruption qui secoue le géant brésilien du pétrole Petrobras, le Ministère public de la Confédération (MPC) a arrêté un ressortissant de ce pays d’Amérique latine. Il a tenté de faire sortir de Suisse des valeurs patrimoniales et se trouve en détention provisoire.

La justice a frappé alors que l’accusé séjournait brièvement en Suisse pour clôturer un compte et transférer des valeurs à l’étranger, écrit le MPC mercredi. Il confirmait un article de la Handelszeitung.

Selon le MPC, il existe de graves soupçons que l’homme a participé au versement de pots-de-vin à d’anciens dirigeants de Petrobras. En raison du risque de collusion et de fuite, il a été placé en détention provisoire pour trois mois.

Le MPC enquête depuis le printemps 2015 dans le scandale Petrobras, après avoir reçu une soixantaine d’annonces de suspicion de blanchiment d’argent.

Le groupe brésilien de construction Odebrecht et ses filiales sont notamment visés. Il leur est reproché d’avoir utilisé des comptes en Suisse pour le versement de pots-de-vin à d’anciens cadres de Petrobras. Ces versements auraient été faits lors d’achats de plateformes pétrolières.

300 relations d’affaires

Dans le cadre de l’entraide judiciaire accordée au Brésil, le MPC a mis au jour plus de 300 relations d’affaires avec plus de 30 établissements bancaires en Suisse. Les versements pour corruption examinés par le Brésil ont vraisemblablement transité par ces établissements.

En octobre dernier, la justice helvétique a bloqué des comptes bancaires du président du Congrès des députés brésiliens Eduardo Cunha, soupçonné d’être impliqué dans l’affaire.

Aussi la FINMA

Cette enquête tentaculaire mobilise également l’autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (FINMA). En septembre, elle a ouvert des procédures à l’encontre de trois établissements assujettis.

Des investigations auprès de plusieurs banques ont révélé des lacunes dans la mise en œuvre des dispositions contre le blanchiment d’argent au sein de trois d’entre elles. Ces instituts sont concernés par des procédures « d’application du droit » (« enforcement » en anglais).

(ats/nxp)

(Créé : 24.02.2016, 17h18)

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