L’arrestation de 2 journalistes australiens inquiète

Mardi 15 mars 2016

L’arrestation de 2 journalistes australiens inquiète

Malaisie Une ministre australienne s’est dit « préoccupée » et soutient le droit de la presse.

La ministre australienne des Affaires étrangères s’est dite « préoccupée » lundi par l’interpellation en Malaisie de deux journalistes australiens qui tentaient d’interroger le Premier ministre malaisien sur des accusations de corruption. Le journaliste Linton Besser et le caméraman Louie Eroglu, qui travaillent pour la Australian Broadcasting Corporation (ABC), avaient été arrêtés samedi soir alors qu’ils tentaient de poser des questions à Najib Razak lors d’une visite dans une mosquée de l’île de Bornéo. Ils ont été relâchés depuis mais ont interdiction de quitter la Malaisie en attendant des poursuites éventuelles, selon leur avocat.

Le correspondant pour l’Asie du sud-est de la chaîne ABC, Adam Harvey, a cependant indiqué par la suite que la police avait appelé l’avocat, affirmant qu’il n’y aurait pas de poursuites, que les journalistes devraient effectuer quelques « formalités », après quoi il pourraient quitter la Malaisie dans un délai de quelques heures.

Le Premier ministre sous pression

La ministre Julie Bishop avait auparavant déclaré que l’ambassadeur australien en Malaisie avait été en contact avec les deux journalistes, et s’était dite « préoccupée ». « Je suis toujours préoccupée quand il s’agit de répression contre la liberté d’expression, tout particulièrement en démocratie », a-t-elle déclaré. « La liberté de travailler des journalistes est également une question qui me préoccupe », a-t-elle ajouté.

La police malaisienne a affirmé avoir interpellé les deux hommes lorsqu’ils avaient franchi une barrière de sécurité et tenté « d’aborder le Premier ministre de manière agressive ».

Médias muselés

Celui-ci est sous pression depuis une révélation troublante en juillet : le versement de près de 700 millions de dollars (690,6 millions de francs) sur ses comptes personnels, dans le cadre du scandale financier de la société publique 1Malaysia Development Berhad (1MDB) créée à son arrivée au pouvoir en 2009 pour moderniser le pays. Elle est aujourd’hui endettée à hauteur de 10 milliards d’euros mais Najib Razak nie avoir commis tout acte répréhensible.

Les médias faisant état de ces accusations ont été muselés, des lanceurs d’alerte arrêtés, ce qui fait craindre pour la liberté d’expression dans le pays.

(afp/nxp)

(Créé : 15.03.2016, 02h22)

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