Alstom : le président de la filiale britannique inculpé pour corruption !

Mercredi 30 mars 2016

Alstom : le président de la filiale britannique inculpé pour corruption !

Publié le 29/03/2016 à 20h02

(Boursier.com) — Le géant des transports Alstom est une nouvelle fois mis en cause dans une affaire de corruption. L’agence anti-fraude britannique, le Serious Fraud Office (SFO) vient ainsi d’inculper le président de la filiale britannique d’Alstom de corruption et de complicité de corruption, dans le cadre de contrats liés au métro de Budapest, la capitale hongroise.

Les accusations portées à l’encontre de Terence Stuart Watson, par ailleurs directeur général d’Alstom Transport UK & Ireland, sont en rapport avec la vente de rames destinées au métro de Budapest et livrées du 1er janvier 2003 au 31 décembre 2008, a précisé le SFO. M. Watson comparaîtra devant la justice britannique le 5 avril, a précisé l’agence ’Reuters’, qui a révélé l’information.

Une amende de 772 millions de dollars prononcée en 2014 aux Etats-Unis

M. Watson est le septième responsable d’Alstom inculpé par le SFO, qui enquête depuis 7 ans sur des affaires concernant les pratiques de la filiale anglaise du groupe français en Hongrie, mais aussi en Inde, en Pologne, en Tunisie et en Lituanie. L’agence anti-corruption britannique a aussi inculpé les sociétés Alstom Network UK en juillet 2014, et Alstom Power, en tant que personnes morales.

Ces dernières années, les accusations de corruption se sont multipliées à l’égard d’Alstom, accusé d’avoir versé des pots-de-vin dans le cadre de ses grands contrats internationaux dans les transports et l’énergie.

En décembre 2014, la justice américaine avait infligé à Alstom une amende record de 772 millions de dollars dans le cadre d’un accord concernant des charges de corruption menées par le groupe français pendant plus d’une dizaine d’années à l’échelle de plusieurs continents.

La France renforce (un peu) son arsenal anti-corruption

A noter que l’inculpation du président britannique d’Alstom intervient au moment où la France est en train de durcir son arsenal anti-corruption pour les entreprises. Toutefois, cette réforme, qui se traduira notamment par la création d’une agence anti-corruption et la protection des « lanceurs d’alerte », a été vidée le week-end dernier d’une disposition jugée cruciale… Ainsi, le Conseil d’Etat a retoqué la possibilité de passer des accords avec des entreprises accusées de corruption, plutôt que de les poursuivre au pénal.

Cette mesure dite de « transaction pénale », très courante à l’étranger, notamment aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, aurait permis aux entreprises coupables de faits de corruption d’acquitter des amendes sans. Sur le terrain, en France, les poursuites au pénal pour corruption contre des entreprises n’ont quasiment jamais été menées à terme, compte-tenu des lourdeurs et des délais de cette procédure…

Victoria Adam — ©2016, Boursier.com

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