Panama Papers : révélations sur la finance offshore et les paradis fiscaux

Dimanche 3 avril 2016

Panama Papers : révélations sur la finance offshore et les paradis fiscaux

Le Süddeutsche Zeitung a été destinataire de millions de données émanant d’un cabinet panaméen. Avec un ensemble de medias - dont le Monde - ils ont épluché ces fichiers. De « Winnie l’Ourson » aux avoirs cachés de Lionel Messi, de proches de Poutine, ou de Platini, c’est le plus gros « leak » de l’histoire.

C’est une bombe en termes journalistiques. Le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung, destinataire de la fuite, ne pouvait gérer seul l’immensité des données recueillies. Il a fait appel au Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) : 106 medias dont The Guardian, la BBC, le Monde ont eu accès à plus de 11 millions de fichiers provenant des archives du cabinet panaméen Mossack Fonseca, spécialiste de la domiciliation de sociétés offshore. Ces données, représentent le plus gros « leak » de l’histoire. Elles couvrent la période 1977-2015.

Chefs d’Etat, milliardaires, grands patrons, grands noms du sport, de la culture, de l’économie… Les personnes touchées par ces montages de sociétés pour dissimuler leurs avoirs sont pléthores. Au premier rang le Premier ministre islandais, Sigmundur David Gunnlaugsson, des proches de Vladimir Poutine et 12 chefs d’Etat dont 6 en activité ou hommes politiques. Mais également la star mondial du football Lionel Messi et le président suspendu de l’UEFA, Michel Platini. Selon le quotidien français, « Il s’agit de la plus grosse fuite d’informations jamais exploitée par des médias ». Environ 1.000 Français seraient touchés par les fuites.

Au total 370 journalistes ont été mobilisés pendant près d’une année sur l’équivalent de 1.500 fois Wikileaks, soit 11,5 millions de documents à éplucher. Ces documents portent essentiellement sur quelque 214.000 entités offshore créées ou administrées par le cabinet Mossack Fonseca dans 21 paradis fiscaux différents et pour des clients issus de plus de 200 pays et territoires. Une grande majorité d’entre elles servent de sociétés écrans pour dissimuler des avoirs. Selon Le Monde, « les ’Panama Papers’ offrent une cartographie, presque en temps réel, d’un pan entier de la finance mondiale, jusqu’alors à l’abri des regards ».

Ils prouvent, si besoin était, que malgré les nombreuses réglementations nationales et internationales, les paradis fiscaux continuent à œuvrer en toute impunité. Si l’on ne sait pas encore grand chose du contenu réel de ces documents, à n’en point douter, ils seront à l’image de Wikileaks, le feuilleton journalistique des prochaines semaines avec son lot de révélations.

Le Süddeutsche Zeitung explique comment ses journalistes ont tenté de prendre contact avec Jürgen Mossack, le fondateur de ce cabinet des transactions occultes mondiales. En vain. Il est né selon le quotidien allemand en 1948, dans la ville bavaroise de Fürth. Sa mère était vendeuse, son père fabricant de machines-outils. Une famille qui émigre dans les années 60 au Panama. Mossack y est scolarisé, y fait ses études de droit. Il se forge dans des cabinets d’avocats à Panama et à Londres. Puis fonde son cabinet en 1977.

Le quotidien allemand narre encore comment l’argent dissimulé dans des sociétés offshore obéissait à des règles de protection de l’anonymat : dans les mails échangés entre cabinets et clients, on se dénommait « Winnie l’Ourson » ou encore « Harry Potter » pour masquer une identité plus sulfureuse…

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