Panama Papers : une filiale de Dexia championne des offshore

Samedi 9 avril 2016 — Dernier ajout dimanche 10 avril 2016

Panama Papers : une filiale de Dexia championne des offshore

Rédaction en ligne Mis en ligne le 9 avril 2016

Le principal fournisseur des sociétés offshore des Panama Papers est une filiale luxembourgeoise de la banque. Elle en a offert plus de 1.600 à ses clients.

C’est un record dont Dexia se serait volontiers passé. Le nom du groupe bancaire franco-belge, ex-propriétaire de Dexia Banque Belgique, apparaît plus de 30.000 fois dans les Panama Papers. Et pour cause : l’une de ses filiales basée au Luxembourg, Experta, est la société ayant commandé le plus de sociétés offshore auprès de Mossack Fonseca. Au total, 1.659 sociétés exotiques ont été créées par Experta depuis les années 90, avec un pic en 2004-2005. Principalement au Panama. Et Experta faisait partie du Groupe Dexia entre 2002 et 2011.

Mais ce qui interpelle, c’est qu’après la crise bancaire de 2008, Experta a poursuivi ses activités. La Belgique a beau avoir débloqué trois milliards d’argent public pour sauver le Groupe Dexia de la noyade, la filiale Experta cherchait toujours à séduire de nouveaux clients belges, français ou allemands en leur proposant des sociétés offshore sur mesure. Et ce jusqu’en 2011, année de la seconde crise, qui conduira à la dissolution du groupe (et à la création de Belfius).

Pendant qu’on injectait l’argent du contribuable dans le Groupe Dexia, une filiale de ce même Groupe poussait donc certains Belges à faire de l’optimisation fiscale, au grand dam de la trésorerie du Royaume. Et tout ça sous le regard de Jean-Luc Dehaene, Jacques Rogge, ou du baron Narmon, qui siégeaient tous au sein du conseil d’administration de la maison mère d’Experta.

Parmi les 11,5 millions de documents des Panama Papers, on apprend notamment que le QG bruxellois de Dexia était pleinement conscient des agissements d’Experta. « Chaque décision doit être approuvée par le quartier général », annonçait par exemple un responsable d’Experta en 2010.

Ces dernières années, Experta est toutefois en déclin. Rachetée par un fonds qatari en 2011, elle annonçait en 2013 vouloir « dissoudre toutes ses sociétés panaméennes » . Seules des sociétés maltaises seraient encore « une option ».

► A lire : l’intégralité de l’enquête sur Le Soir+

Source de l’article.

Revenir en haut