PwC Luxembourg milite pour un nouveau paradis fiscal

Lundi 12 septembre 2016

PwC Luxembourg milite pour un nouveau paradis fiscal

Mis à jour le 12/09/16 19:19 | Publié le 12/09/16 6:09

Alors que le gouvernement a déjà présenté sa réforme fiscale, PwC a sorti de son chapeau, ce lundi, ses recommandations pour le Grand-Duché. Le cabinet fiscaliste croit tenir la solution pour parer à la fin programmée des sociétés boîtes-aux-lettres : offrir des cadeaux fiscaux, en toute transparence cette fois.

Depuis l’affaire LuxLeaks, les sociétés boîtes-aux-lettres ont du plomb dans l’aile et PwC, qui en avait fait une de ses spécialités pour ses clients avec le concours du gouvernement luxembourgeois, le sait bien. Dès lors, comme les mesures de l’OCDE (plan BEPS) et de la Commission européenne prévoient à terme que les bénéfices seront taxés là où ils sont réalisés, il s’agit subitement pour le cabinet fiscaliste de faire venir de la « substance » au Luxembourg. C’est-à-dire -de vraies sociétés, avec une vraie activité et de vrais employés, et non plus seulement un siège européen fantôme siphonneur des bénéfices de ses filiales et avare d’impôts.

Et Wim Piot, Tax Leader de PwC Luxembourg, d’agiter les mouchoirs : « Aujourd’hui, les sociétés se rendent compte qu’il faut mettre plus de substance. Soit elles le font, soit elles partent. Des sociétés importantes ont ainsi récemment quitté le Luxembourg. »

Selon PwC, qui tenait lundi une conférence sur « L’avenir de la fiscalité », il n’y aurait dans ce contexte qu’une solution pour conserver l’attractivité du Grand-Duché : comme la base effectivement imposée va s’élargir sous l’effet de BEPS, il s’agirait de baisser drastiquement le taux d’impôt global sur les sociétés de 29% à 15% d’ici 2020 (et non 26% comme le prévoit le gouvernement), et ainsi se rapprocher du modèle irlandais et de son taux record à 12,5%.

« Avec les mesures du plan BEPS de l’OCDE, la concurrence fiscale va augmenter », plaide Wim Piot, qui souhaite que le Luxembourg ait « lui aussi une partie du gâteau » qui sera laissé par le Brexit, face aux Irlandais ou aux Allemands.

À ce taux de 15%, PwC ajoute dans ses vœux trois nouveaux cadeaux fiscaux : une exonération accrue de la retenue à la source sur les dividendes (« privilège d’affiliation »), l’abolition de l’impôt sur la fortune (« déjà aboli en Allemagne »), ainsi qu’une incitation pour les sociétés à capitaux propres importants.

En clair, aider les multinationales à payer toujours aussi peu d’impôts, cette fois en toute transparence, et toujours au Luxembourg s’il vous plaît, ce qui créerait croissance et emploi Lire la suite.

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