Trop riches, trop jeunes, trop vite : comment les milliards de 1MDB ont rendu fous deux Genevois

Lundi 17 octobre 2016

Trop riches, trop jeunes, trop vite : comment les milliards de 1MDB ont rendu fous deux Genevois

Dejan Nikolic Publié samedi 15 octobre 2016 à 08:41.

La débâcle du fonds souverain malaisien 1MDB est le scandale financier de la décennie. Au cœur de cette affaire de pillage et de corruption, une bande de résidents suisses qui aimaient festoyer ensemble avant que tout tourne mal. Récit d’une amitié brisée sur fond de fortune trop rapide

Ils étaient promis à un brillant avenir dans la finance. Le Genevois Xavier Justo et le Saoudien Tarek Obaid, qui a grandi dans la Cité de Calvin, étaient comme les deux doigts de la main, dressés en signe de victoire. Jusqu’à ce qu’une pluie d’argent tombé du ciel ne fasse voler en éclat leur amitié. Expédiant l’un dans une prison thaïlandaise, l’autre au cœur du scandale financier de la décennie : 1MDB.

Cette semaine encore, Singapour et le gendarme suisse des marchés financiers (Finma) ont sanctionné la banque helvétique Falcon Private Bank pour son implication dans l’évaporation de milliards de dollars appartenant à ce fonds souverain malaisien. La banque BSI a été punie de dissolution en mai dernier. Le Ministère public de la Confédération (MPC) a gelé plusieurs dizaines de millions de francs suspects dans le cadre du montage 1MDB.

La justice américaine a porté plainte au civil contre les supposés responsables de ce détournement de fonds publics, amorçant le gel de plus d’un milliard de dollars d’avoirs douteux à travers le monde. Un record.

Parmi les acteurs clés du dossier : PetroSaudi, une entreprise présente à Genève, et totalement inconnue avant cette affaire.

[…] Aujourd’hui, l’entreprise est soupçonnée d’avoir joué un rôle dans la disparition de quelque 700 millions de dollars, via un partenariat conclu en 2009 – année de l’ouverture de ses bureaux à Londres – avec 1MDB, le fonds souverain contrôlé par le premier ministre malaisien Najib Razak.

Le montant incriminé – un prêt d’1MDB, qui n’aurait jamais été remboursé – a été versé sur le compte offshore Good Star, censé appartenir à PetroSaudi, d’après des déclarations officielles signées par Tarek. Mais en réalité, précise la plainte américaine, cette somme a fini dans les poches du milliardaire malaisien Jho Low qui, comme l’écrira plus tard Xavier Justo, n’est autre que « le faiseur d’argent » de Najib Razak, ainsi que de son épouse Rosmah Mansor. De son côté, PetroSaudi affirme avoir restitué tout ce qu’elle devait – intérêts compris – au fonds souverain malaisien. Lire la suite.

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