Panama Papers : un diamantaire ne peut plus ouvrir de comptes en banque en Belgique

Mercredi 9 novembre 2016

Publié le Mardi 8 Novembre 2016 à 18h56

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Panama Papers : un diamantaire ne peut plus ouvrir de comptes en banque en Belgique

Belga

Les banques belges et étrangères établies dans le royaume refusent systématiquement que les négociants en diamants ouvrent des comptes au sein de leur établissement, a dénoncé mardi après-midi Ari Epstein, l’administrateur délégué de l’Antwerp World Diamond Centre (AWDC), lors de son audition devant la Commission spéciale de la Chambre consacrée aux Panama Papers.

Cette audition avait initialement été prévue en juin avant d’être reportée, l’AWDC rechignant à répondre à la convocation. « Notre commission n’est pas un tribunal. Notre objectif, c’est avant tout de mieux connaître votre secteur », a d’emblée rassuré ce mardi Ahmed Laaouej, le président de la commission spéciale.

« Nous savons et nous reconnaissons qu’en Belgique, nous souffrons d’un déficit d’image alors qu’à l’étranger, le secteur diamantaire anversois est perçu comme étant, et de loin, le plus transparent et le plus respectable », a expliqué Ari Epstein.

« Quand l’Antwerpse Diamantbank (ADB) a fermé en 2014, 500 diamantaires ont dû se mettre à la recherche d’une nouvelle banque » et tous ont été confrontés à des difficultés. « Il n’y a pas eu d’analyse au cas par cas mais un refus sur toute la ligne », les banques se justifiant notamment par une volonté de réduire les risques, un manque de connaissance et des problèmes de rentabilité.

« Ce sont des arguments acceptables dans une analyse au cas par cas pour des banques qui se concentrent plutôt sur le local mais on ne peut pas les utiliser pour refuser a priori tout un secteur », a encore dénoncé l’administrateur délégué de l’AWDC en pointant les conséquences négatives de cette situation, dont la réintroduction des paiements en liquide.

« Aujourd’hui, on ne peut pas fonctionner sans accès à une banque. Et dans ce contexte, ce sont des filiales locales de banques indiennes qui ont joué les sauveurs », conduisant à ce que « la survie d’un secteur stratégique en Belgique soit désormais entre les mains de concurrents étrangers », a-t-il poursuivi.

« Pourtant, nous avons fait de nombreux efforts depuis 15 ans et aucun secteur n’est autant contrôlé que le nôtre », a ajouté Ari Epstein. Ainsi, la loi contre le blanchiment est intégralement d’application pour le secteur et tous les diamantaires doivent être enregistrés. Un point de contact a également été créé afin de signaler les transactions suspectes. Ce dernier enregistre un succès croissant, 34 plaintes ayant été déposées l’an passé et déjà 35 cette année, contre une ou deux seulement les 2 années précédentes.

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