La folle histoire de « Football Leaks »

Vendredi 2 décembre 2016

La folle histoire de « Football Leaks »

2 décembre 2016 Par Michael Hajdenberg, Yann Philippin et Michel Henry

Mediapart et le réseau European Investigative Collaborations ont eu accès à 1 900 gigaoctets de documents confidentiels. Une mine gigantesque d’informations, qui nous permet de révéler les coulisses peu reluisantes d’un foot business miné par l’appât du gain. Voici le récit de mois d’enquêtes et de relations avec une source contrainte de changer fréquemment de pays de résidence.

Il s’agit de la plus grande fuite d’informations de l’histoire du sport. Mediapart et ses partenaires du réseau de journalistes d’investigation European Investigative Collaborations (EIC) démarrent ce vendredi 2 décembre la publication des Football Leaks. C’est le coup d’envoi de trois semaines de révélations, basées sur 1 900 gigaoctets de données informatiques (l’équivalent de 500 000 bibles…), obtenues par l’hebdomadaire allemand Der Spiegel. La fuite contient, au total, 18,6 millions de documents confidentiels : contrats, audits, immatriculations de sociétés, factures, comptes bancaires ou encore emails.

Pendant sept mois, soixante journalistes de douze pays européens ont analysé cette gigantesque masse de données, puis ont enquêté, souvent par équipes multinationales, sur les coulisses du foot business, qui s’exerce à l’échelle du continent et parfois plus. Outre Mediapart et Der Spiegel, le projet rassemble The Sunday Times (Royaume-Uni), Expresso (Portugal), El Mundo (Espagne), L’Espresso (Italie), Le Soir (Belgique), NRC Handelsblad (Pays-Bas), Politiken (Danemark), Falter (Autriche), Newsweek Serbia (Serbie) et The Black Sea, un média en ligne créé par le Centre roumain pour le journalisme d’investigation, qui couvre l’Europe de l’Est et l’Asie centrale.

Les documents Football Leaks permettent de mettre en lumière d’une façon inédite les coulisses de l’industrie du football. Évasion fiscale, paradis fiscaux, blanchiment, conflits d’intérêts, commissions occultes pour faciliter les transferts de footballeurs, exploitation des joueurs mineurs, agents sans foi ni loi, financiers aux connexions mafieuses : nos données racontent l’histoire d’un sport rongé par la fièvre du profit, devenu un business ultra-spéculatif où tous les moyens sont bons pour grappiller de l’argent, via des montages offshore aussi opaques et complexes que ceux élaborés par les marchands d’armes ou les multinationales comme Apple et Amazon. Lire la suite.

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