Des trésors de Palmyre découverts dans les ports francs de Genève

Samedi 3 décembre 2016

Des trésors de Palmyre découverts dans les ports francs de Genève

Nouvelles saisies dans le plus grand coffre-fort du monde. Il s’agit, cette fois, d’objets archéologiques venant de Syrie, du Yémen et de Libye.

De notre correspondant à Genève Ian Hamel Publié le 03/12/2016 à 18:41 | Le Point.fr

Les ports francs et entrepôts de Genève savent entretenir leur réputation. En mai dernier, il s’agissait d’un sarcophage romain venant de Turquie. En juillet, d’une poterie précolombienne, antérieure à l’empire inca, restituée au Pérou. En novembre, d’un relief en granit dérobé dans les ruines d’un temple situé dans le delta du Nil.

Cette fois, le Ministère public genevois annonce avoir confisqué neuf biens culturels provenant de Palmyre, en Syrie, notamment deux bas-reliefs funéraires, du Yémen, et de Libye. Dans son communiqué, l’État de Genève déclare que ces biens ont été pillés et que leur disparition ou leur destruction « représenterait une perte irrémédiable tant pour les patrimoines nationaux des États d’origine que pour le patrimoine mondial ».

[…] Des sociétés-écrans

La direction des ports francs – c’est-à-dire l’État de Genève – se retrouve ainsi comme le propriétaire d’un immeuble ignorant que certains de ses locataires se livrent au trafic de drogue. De plus, les ports francs ne sont pas tenus d’exiger l’identité du véritable bénéficiaire d’un Modigliani ou d’une tête d’Aphrodite datant de l’hellénisation de l’Afrique du Nord. Ceux-ci se cachent la plupart du temps derrière des sociétés-écrans. Contrairement aux banques, la dizaine de ports francs et les 245 entrepôts douaniers ouverts de la Confédération échappent à la loi sur le blanchiment d’argent (LBA).

En juin dernier, David Hiler, le président des ports francs de Genève (et ancien ministre des Finances du canton), annonçait la mise en place d’un contrôle systématique des pièces archéologiques à leur arrivée. Toutefois, il reconnaissait que cela « n’allait pas empêcher que d’autres affaires éclatent », en raison du laxisme des décennies précédentes. Ces confiscations successives laissent penser que le canton de Genève et les douanes n’entendent plus fermer complètement les yeux. En revanche, les autres ports francs de Suisse n’annoncent jamais de saisies… Lire la suite.

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