Quand les Suisses cachent leur argent… en France

Mercredi 4 janvier 2017

Quand les Suisses cachent leur argent… en France

Depuis le 1er janvier, les Suisses qui ont un compte à l’étranger voient ces données transmises au fisc. Une mesure qui bouscule des traditions bien ancrées.

Par Ian Hamel Publié le 04/01/2017 à 11:28 | Le Point.fr

Lorsqu’il était en poste, Bernard Bertossa, l’ancien procureur général de Genève, champion de la lutte contre le blanchiment d’argent, aimait rappeler que si beaucoup de contribuables français plaçaient leurs économies non déclarées dans la Confédération, ses compatriotes ne se gênaient pas pour ouvrir des comptes dans l’Hexagone. D’autant que les banquiers français ne se montraient pas plus regardants que leurs homologues helvétiques. L’échange automatique de renseignements (EAR) avec les autorités fiscales étrangères, devenu une réalité au 1er janvier 2017, semble donner raison au magistrat genevois. Depuis quelques semaines, le fisc suisse est submergé par les dénonciations spontanées.

Quand Bercy se félicite de récupérer trois ou quatre milliards dans les poches de quelques centaines d’évadés fiscaux, le fisc à Berne encaisse, lui, plus de 25 milliards de francs suisses (23,3 milliards d’euros). Un fiscaliste, interrogé par le magazine économique Bilan, estime que les demandes de régularisation pourraient dépasser les 10 000 rien que pour le canton de Genève. Les raisons ? Les Suisses, qui bénéficient dans leur pays du fameux secret bancaire, sont culturellement les champions de l’évasion fiscale. Pourquoi se gêner ? Si la fraude fiscale est punissable, la « soustraction » fiscale ne l’est pas. Lire la suite.

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