John Christensen, la bête noire des évadés fiscaux

Mardi 24 janvier 2017

John Christensen, la bête noire des évadés fiscaux

Militant de la première heure contre les centres offshore et fondateur de l’association Tax Justice Network, le Britannique s’inquiète de la course fiscale vers le bas, dans laquelle les Etats se sont lancés.

LE MONDE ECONOMIE | 23.01.2017 à 09h52 | Par Eric Albert (Londres, correspondance)

Dans un charmant petit jardin en grande banlieue nord de Londres, à l’arrière du potager et de la maison, se trouve une remise où s’entassent des outils et une vieille moto Triumph. C’est ici qu’en 2003 a été lancé Tax Justice Network (TJN), un mouvement dont le succès a dépassé les espoirs de la plupart des fondateurs. « C’était David contre Goliath, se rappelle John Christensen, qui a créé le réseau et a organisé cette première réunion chez lui. A l’époque, l’évasion fiscale n’intéressait personne, à part quelques obscurs professeurs d’université. » Les paradis fiscaux étaient alors évoqués épisodiquement pour parler de vilains dictateurs africains qui cachaient leurs biens, mal acquis, pas comme d’un phénomène déstabilisant l’économie mondiale. TJN, dirigé par M. Christensen, a complètement changé la donne.

« J’ai commencé à enquêter sur les paradis fiscaux vers 2003-2004 et, à l’époque, il n’y avait presque aucune information disponible, explique le journaliste Xavier Harel, auteur de La Grande Evasion, le vrai scandale des paradis fiscaux (Les liens qui libèrent, 2010). Les documents de TJN ont alors commencé à apparaître, et ils ont contribué à l’éducation de toute une génération. »

Un haut diplomate, qui travaille sur les réformes fiscales internationales, confirme. « John n’a pas été le seul à parler des paradis fiscaux, mais c’était l’un des pionniers, reconnaît-il. Et, en plus, il a apporté l’intelligence nécessaire lors des négociations : là où beaucoup de militants sont incapables… Lire la suite.

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