Marc Ladreit de Lacharrière, filloniste multicarte

Mercredi 25 janvier 2017

Marc Ladreit de Lacharrière, filloniste multicarte

Par Nathalie Raulin — 25 janvier 2017 à 20:46

Le milliardaire qui, selon « le Canard enchaîné », aurait salarié fictivement la femme de son ami dans sa « Revue des deux mondes », fait campagne pour le candidat LR tout en étant proche de Hollande.

A l’instar de l’ex-PDG d’Axa Henri de Castries, Marc Ladreit de Lacharrière, 76 ans, est un engagé de la première heure derrière François Fillon. A bas bruit, alors que le quinquennat Hollande commence de s’embourber, le multimilliardaire atypique, investisseur multicarte et grand collectionneur d’art, s’employait déjà à promouvoir la candidature de l’ancien Premier ministre auprès de ses pairs en quête d’une « alternative à Sarkozy ». De là à salarier la femme de Fillon à sa Revue des deux mondes ? Un patron parisien qui connaît par cœur les relations entre les politiques français et le CAC 40 rigole : « Normalement, plus personne ne fait ça… depuis très longtemps. »

Libéralisme.

Lacharrière, 32e fortune française, est un drôle d’oiseau qui picore à droite et à gauche. Avec Hollande, il entretient une excellente relation depuis trente ans. Ce mécène du Louvre et du Quai-Branly de Chirac dit partager avec l’actuel président de la République « l’intime conviction du rôle central de la culture pour arriver à une société plus juste ». Quand le premier était à la tête du PS, les deux hommes avaient d’ailleurs pris l’habitude de prendre un café rue de Lille, à mi-chemin de leurs bureaux respectifs. Lacharrière ne partage pas cette haine des socialistes fréquente chez les grands patrons. En 1993, ce libéral attentif aux problématiques des quartiers avait aidé Martine Aubry à lancer sa fondation Agir contre l’exclusion, bien avant de créer la sienne, Culture et Diversité, pour favoriser l’intégration des jeunes de banlieue par l’éducation et les arts. Un engagement qui lui vaut l’amitié de Jamel Debbouze ou Grand Corps malade qu’il produit. Payer des impôts ne fait d’ailleurs pas hurler à la mort ce fils d’une famille ardéchoise : en 2011, l’ancien dirigeant de l’Oréal fut l’un des seize signataires de l’appel patronal en faveur d’une hausse de la taxation des plus fortunés. Mais les socialistes, ils les préfèrent quand ils ne se mêlent pas d’économie. Lacharrière ne pardonne pas à Jospin les 35 heures qui ont, selon lui, failli causer sa ruine : le patron de Fimalac venait alors de s’endetter lourdement pour racheter le fabricant d’outillage Facom… Lire la suite.

Revenir en haut