Sous pression de Berne, les entreprises de sécurité privées sortent de l’ombre

Lundi 13 mars 2017

Sous pression de Berne, les entreprises de sécurité privées sortent de l’ombre

Depuis un an, la Confédération a débusqué une centaine de sociétés offrant des services de sécurité et de renseignement privés à l’étranger. Cette traque fait émerger des acteurs étonnants – notamment en Suisse romande.

C’est une industrie où brillent d’anciens militaires d’élite reconvertis dans la finance, l’espionnage économique et la sécurité d’entreprise. Un secteur discret, parfois sulfureux, qu’une poignée de fonctionnaires suisses tente de percer à jour depuis un lugubre immeuble de la Berne fédérale.

Rattachée au Département des Affaires étrangères, la Section des Services de Sécurité privés (SSSP) compte cinq employés, protégés par des couloirs aux portes blindées et à la peinture un peu défraîchie. Leur mission : faire respecter un cadre légal unique au monde, la Loi fédérale sur les prestations de sécurité privées fournies à l’étranger.

En vigueur depuis 2016, ce texte oblige les sociétés actives dans les services de protection physique ou le renseignement privé à déclarer leurs mandats hors de Suisse et d’Europe. Qu’il s’agisse de déployer des sentinelles pour protéger une multinationale en Irak, d’escorter des humanitaires en Afrique ou de surveiller les opposants d’une monarchie du Golfe, rien ne peut plus se faire sans le feu vert de la SSSP.

Premier bilan ce printemps

L’objectif est de protéger la neutralité suisse, et d’éviter que la Confédération serve de base à des mercenaires qui guerroient dans des pays en crise. Avant même son entrée en vigueur, la loi a déjà fait déguerpir Aegis, une société de services paramilitaires qui avait établi son siège à Bâle. Deux de ses dirigeants, domiciliés à Neuchâtel et Auvernier, ont quitté la Suisse dans la foulée.

Après plus d’un an d’application de la loi, un premier bilan doit être publié ce printemps, sous forme de rapport au Conseil fédéral, indique le chef de la SSSP Fulvio Massard. Lire la suite.

Revenir en haut