Corse, l’étreinte mafieuse

Lundi 20 mars 2017

Corse, l’étreinte mafieuse

Hélène Constanty

Le FLNC a déposé les armes. Les bombes se sont tues. En décembre 2015, les nationalistes ont pris le pouvoir par les urnes à la Collectivité territoriale de Corse. Mais la violence n’a pas disparu, bien au contraire. La mafia a placé l’île sous coupe réglée. Elle a durablement infiltré l’économie. Elle rackette les commerçants, capte les marchés publics et blanchit l’argent sale dans des projets immobiliers. Les notables ne sont plus à l’abri. Plusieurs ont été assassinés depuis 2012, dont un avocat et un président de chambre de commerce, et aucun de ces meurtres, exécutés par des professionnels du grand banditisme, n’a été élucidé. Le monde politique n’est pas épargné. « Autrefois, les élus corses se servaient des voyous pour leurs campagnes électorales. Désormais, ils sont des marionnettes entre les mains des voyous », dit un magistrat. Depuis la fin de 2012, une opération « Mains propres » est en cours. Plusieurs procès pour corruption ont abouti à de lourdes condamnations d’élus et mis en lumière leurs liens avec des bandes criminelles. Ce volontarisme survivra-t-il aux changements politiques attendus en 2017 ? Suffira-t-il à desserrer l’étreinte qui étouffe la Corse ?

Hélène Constanty, née à Marseille dans une famille d’origine corse, est journaliste indépendante, auteur de documentaires, de bandes dessinées et de plusieurs livres d’enquête, dont Razzia sur la Corse (Fayard), Prix du livre corse 2012.

Source les éditions Fayard.

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