Les chaises de la colère

Jeudi 13 avril 2017

Les chaises de la colère

Jeudi 13 avril 2017 - Laura Drompt

Les procès des « faucheurs de chaises » Jon Palais et Florent Compain viennent de se tenir en France. Tous deux étaient accusés de vol en réunion pour avoir « réquisitionné » des sièges à des banques investissant dans les énergies fossiles et actives dans les paradis fiscaux.

L’action avait été lancée en 2015, en marge de la COP21, et avait bénéficié d’un fort soutien citoyen. Cent nonante-six chaises avaient ainsi été « fauchées » dans des succursales de banques. La BNP Paribas étant particulièrement visée en raison de ses nombreuses filiales dans les paradis fiscaux, qui recueillent près de 30 % de ses bénéfices selon Attac. Une opération citoyenne, pacifiste et transparente, pour faire monter la pression contre l’évasion fiscale, à quelques mois du scandale des Panama Papers.

Le slogan des militants à l’époque : « Rendez l’argent et nous rendrons les chaises. » La fermeture des succursales sises sur les Iles Caïman avait également été évoquée. Finalement, les chaises avaient été symboliquement restituées à la justice le 8 février 2016, jour de l’ouverture du procès de l’ex-ministre du budget Jérôme Cahuzac pour fraude fiscale et blanchiment.

Pour ces actions, Jon Palais et Florent Compain risquaient 5 ans de prison et 75 000 euros d’amende. Le premier, défendu par les spécialistes de la lutte contre l’évasion fiscale Caroline et Eva Joly, a été blanchi le 9 janvier à Dax. Le procureur s’est refusé à employer le terme de « vol », lui préférant celui d’« emport » de chaises. Mardi à Bar-le-Duc, Florent Compain a écopé de 500 euros d’amende avec sursis. Deux tribunes médiatiques, qui ont offert une formidable caisse de résonance au combat militant et permis aux accusés de faire le lien entre l’évasion fiscale, les investissements fossiles et les fameuses chaises. Lire la suite.

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