Deux ex-dirigeants de Petrobras interpellés

Vendredi 5 mai 2017

Deux ex-dirigeants de Petrobras interpellés

Brésil Près de 31 millions de dollars aurait été reçus par les deux interpellés, accusés d’avoir truqué des marchés publics.

Deux anciens hauts dirigeants de la compagnie d’État pétrolière Petrobras ont été arrêtés jeudi dans le cadre de l’opération « Lavage Express », qui a révélé le plus grand scandale de corruption de l’histoire du Brésil, a annoncé le parquet.

Marcio de Almeida Ferreira et Mauricio de Oliveira Guedes sont accusés d’avoir reçu plus de 100 millions de réais de pots-de-vins (31 millions de dollars au taux de change actuel) de la part d’entreprises du BTP qui s’étaient associées en cartel illégal pour truquer les marchés publics de Petrobras. Un troisième ex-dirigeant, Edison Krummenauer, est aussi soupçonné d’avoir participé à ce réseau de corruption, mais il a conclu un accord de coopération avec la justice.

Selon le parquet, les pots-de-vins continuaient à être versés en 2016, deux ans après l’ouverture de l’opération « Lavage Express », enquête tentaculaire qui a déjà mis des dizaines de chefs d’entreprise et politiciens de tous bords sous les verrous. Les enquêteurs affirment disposer de preuves grâce à des écoutes téléphoniques, des documents bancaires et les déclarations d’autres dirigeants de Petrobras et d’autres entreprises ayant accepté de coopérer avec la justice en échange d’une remise de peine.

« Cette loi a institutionnalisé le blanchiment d’argent »

D’après un de ces témoignages, Marcio de Almeida Ferreira a tenté de blanchir 48 millions de réais issus de dessous-de-table qui avaient été déposés dans des comptes aux Bahamas. Pour ce faire, il aurait bénéficié de la loi de rapatriement de fonds, promulguée par l’ex-présidente de gauche Dilma Rousseff, destituée en 2016 pour maquillage des comptes publics.

« C’est très grave, parce que cela montre que cette loi a institutionnalisé le blanchiment d’argent venu de l’étranger », a déploré jeudi le procureur Diogo Castor lors d’une conférence de presse à Curitiba (Sud), où sont basés les enquêteurs de l’opération « Lavage Express ».

Cette nouvelle phase de l’opération policière est intitulée « Asphyxie », pour illustrer la tentative de cesser les détournements de fonds de Petrobras, à qui le scandale a coûté plus de deux milliards de dollars.

(afp/nxp)

Créé : 04.05.2017, 23h55

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