La BEI conteste avoir eu recours aux paradis fiscaux

Dimanche 7 mai 2017

Polémique

La BEI conteste avoir eu recours aux paradis fiscaux

Publié le vendredi 5 mai 2017 à 18:33

Par Pierre Sorlut

Ce vendredi, la Banque européenne d’investissement (BEI) conteste les accusations de recours à des « paradis fiscaux » et au cabinet au cœur des Panama Papers, Mossack Fonseca, parues hier dans la presse belge hier.

« Le Soir » a jeté le pavé dans la mare jeudi en révélant que la Commission européenne avait empêché à plusieurs reprises (18 entre 2015 et 2016) la banque publique basée à Luxembourg d’utiliser des sociétés domiciliées dans des juridictions douteuses pour financer des projets européens. « Rien qu’en 2016, c’est environ un milliard d’euros de fonds publics que la Commission européenne a empêché d’y transiter », lit-on dans le quotidien belge.

Echanges Hoyer-Moscovici

« Le Soir » révèle des échanges d’emails entre le commissaire à la Fiscalité Pierre Moscovici et le président de la BEI Werner Hoyer (dont le mandat arrive à échéance à la fin de l’année). Dans des courriers échangés entre mars et juin 2016, l’ancien ministre des Finances de la France y invite la banque « à éviter les juridictions dont le taux d’imposition est faible ou à 0% ». « Malgré les progrès significatifs dans les efforts internationaux pour lutter contre l’évasion fiscale et le blanchiment d’argent, (…) il y a toujours un risque élevé et impossible à atténuer que ces juridictions soient utilisées pour (servir) des pratiques d’évitement fiscal », écrit M. Moscovici.

« Une définition de paradis fiscal communément acceptée n’existe pas », explique une porte-parole de l’établissement bancaire ce vendredi. Les levées de fonds opérées par la banque publique seraient « conformes aux pratiques du marché » précise-t-on.

Apparition de Mossack Fonseca

Selon « Le Soir », une société créée par le cabinet Mossack Fonseca, au cœur du scandale Panama Papers, est apparue dans un financement de la BEI présenté à la Commission l’été dernier. Les révélations étaient intervenues quelques semaines auparavant et le projet de la BEI aurait fait sortir l’exécutif européen de ses gonds. « Le projet a finalement été amendé et représenté à la BEI en 2017, allégé de tout lien avec l’entité associée à Mossack Fonseca », lit-on dans le quotidien belge.

Ce vendredi, la BEI conteste fermement. « Depuis les révélations Panama Papers, la banque a systématiquement passé en revue son portefeuille pour vérifier dans les informations qui ont fuité une éventuelle implication dans ses opérations et aucun problème (« no issues of concern ») n’a été identifié », nous assure-t-on. Lire la suite.

Revenir en haut